Aller au contenu principal

La plume du sommelier, un vin à 8,5 %

La Maison Desprat-Saint-Verny a choisi Aurillac pour le lancement d’un tout nouveau produit : un vin d’Auvergne gamay, allégé en alcool : “Léger comme une plume”, il est un tiers moins alcoolisé. 

Verre de vin allégé en alcool, avec la bouteille et l'étiquette bien visible.
Goûter un vin légèrement désalcoolisé est une expérience délicate qui éveille les sens, sans jamais accabler.
© Renaud Saint-André

L’expression “Allez, un dernier pour la route !” n’a plus la cote. La consommation de vin est en baisse constante. Le risque d’un contrôle de gendarmerie n’est pas le seul élément qui fait que l’on reste prudent quant à une absorption d’alcool toujours plus mesurée. La santé, l’éthique ou la religion sont autant de facteurs qui font qu’une partie du public cherche moins, voire plus d’alcool dans son verre. Depuis peu, on trouve sur les cartes des restaurateurs, comme chez les cavistes, des vins partiellement ou totalement désalcoolisés

Leur émergence, certes encore très timide, reflète néanmoins un désir croissant d’options de dégustation plus diversifiées et adaptées aux besoins changeants des consommateurs modernes. Goûter un vin légèrement désalcoolisé est une expérience délicate qui éveille les sens, sans jamais accabler.

Un gamay rouge  

Sans jamais y perdre son âme, mais en refusant d’ignorer cette  tendance qu’elle pense durable,  la Maison Desprat-Saint-Verny offre une occasion d’explorer  de nouvelles expériences. Pierre  Desprat a eu deux idées. Distribuer quelques breuvages sans alcool (voir ci-dessous), mais surtout produire son propre vin d’Auvergne allégé, à seulement 8,5 % d’alcool, au lieu des 12 à 14 % par volume habituellement mesurés. La méthode : désalcooliser partiellement en chauffant à 30°C, pendant 16 heures. Et ça marche ! 

“Nous avons réalisé plusieurs essais, avec du pinot et avec du gamay, ce dernier l’emportant haut la main. Puis à des taux différents” (Pierre Desprat, directeur de Desprat-Saint-Verny)

Les valeurs organoleptiques demeurent et cette “boisson fruitée, légère et gourmande” ne trahit pas le goût du gamay. Ainsi est né “Léger comme une plume”, officiellement lancé la semaine dernière à Aurillac. Une présentation par le patron, entouré de son œnologue, Karine Scudier, directrice technique des caves de Veyre-Monton (63), et de Lucie Desprat, en charge de la partie logistique et backstage à Sansac-de-Marmiesse (15). 

Pierre Desprat évoque des essais de cépages, le gamay l'emportant "haut la main" et aussi des tests à zéro, à 5, à 8,5 et à 10%. “Le 8,5% est le plus concluant”, ont tranché les palais experts qui ont dû “bousculer (leurs) acquis”, comme le souligne Karine Scudier. Il a fallu “compenser”, le manque d’alcool admet Pierre Desprat, justifiant le passage en barriques.  

Premier du Massif central 

Mais c’est aussi en amont, à la sélection des parcelles, au moment de la récolte, que “Léger comme une plume” sera travaillé. Pour cette année, sur un embouteillage de 4 000 bouteilles réalisé il y a deux mois, la plupart partiront au Royaume-Uni. On en trouvera cependant chez le caviste(1) et à la carte des vins des restaurateurs. De quoi éveiller la curiosité d’un modèle “pas encore entré dans les mœurs françaises” et, avant de porter un jugement, y goûter. Avec modération tout de même...

(1) À moins de 9 € la bouteille, malgré le coût de la désalcoolisation (estimé de 1,5 € à 2 €/bouteille). Loin du “Prince Oscar” à 25 € qui se veut le premium des vins 0 %. 

Les plus lus

Gaec du Meyniel : du foin à l'abri par tous les temps

Cave d’affinage, séchage en grange... au Gaec du Meyniel à Crandelles, on a investi pour la qualité des fourrages, du lait et…

Trois hommes se tiennent debout
Passe de trois à la tête du RCAV

Jean-Vincent Gauzentes a souhaité s’entourer de deux coprésidents, Philippe Roques et Alexandre Vermeersch, pour structurer…

Groupe devant un nouveau aprc de contention
De l’eau à La Béliche ? Chiche !

Un collectif d’éleveurs a monté l’association d’estive de La Béliche, à Anglards-de-Salers, pour prétendre à des aides pour…

Vaches aubrac dans un pâturage de montagne
Le charbon refait parler de lui dans le Cantal

La préfecture du Cantal a confirmé un cas de fièvre charbonneuse sur une estive du Nord-Cantal tandis que sur la Margeride, c’…

Yoann Liaboeuf devant les deux robots de cette exploitation familiale.
"S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

Au Gaec de l'Estrade, on n'hésite pas à faire appel aux nouvelles technologies pour limiter les astreintes quotidiennes des…

Les terres d'estives cantaliennes sont elles en danger ?

Propriétés rurales privées -  Une rave-party du côté de Clavières et un “squat” non autorisé au Fau... les terres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière