La piste locale privilégiée pour éliminer nos ordures ménagères
La décision de la Corrèze de ne pas traiter de déchets hors de son territoire oblige le Cantal à imaginer des pistes locales d’élimination des déchets, si possible peu onéreuses.

Deux ans. Deux années pleines nécessaires à l’élaboration par le conseil général du Cantal d’un nouveau Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non-dangereux(1), envoyé aux collectivités compétentes cet été. Ces dernières émettent un avis sur ce plan, à l’image du Smoce, syndicat qui regroupe les intercommunalités de l’arrondissement d’Aurillac (voir ci-dessous). Potentiellement amendé en fonction des différentes considérations, il sera présenté en décembre à l’Assemblée départementale. Le préfet aura alors trois mois pour émettre son avis avant que s’ouvre l’enquête publique. Mais que contient ce document ?
Quatre scénarios au départ
À ce stade, il n’est pas public, seulement distribué aux présidents des intercommunalités. Il dresse l’état des lieux de l’existant. Compte-tenu de la capacité de traitement et stockage du site des Cramades sur le secteur de Saint-Flour, il développe en particulier le volet “Ouest-Cantal” (Smoce pour l’arrondissement d’Aurillac et Sietom pour celui de Mauriac) pour lequel le projet de plan prévoit quatre scénarios alternatifs pour les déchets dits “résiduels”, en clair, ce qui ne peut être recyclé. Sauf que... les deux premières hypothèses étudiées - qui prévoyaient notamment un transfert de la zone Sietom vers Égletons en substitution au maintien de la décharge de Drugeac - ne sont plus compatibles avec le projet de plan sur lequel les élus de Corrèze se sont prononcés. Restent donc deux possibilités qui, dans les deux cas, envisagent une mutualisation du traitement des déchets des territoires Smoce et Sietom, dont l’élimination de 35 000 tonnes de déchets résiduels, grâce à une solution locale. Les deux voies d’élimination sont : un bio-réacteur(2), ou bien une unité d’incinération. Les coûts de fonctionnement de ces deux solutions sont très différents. Le principe du bio-réacteur reviendrait à 69 euros/tonne. Un incinérateur réclame 115 euros/tonne, soit à peu près ce qu’il en coûte en transport d’envoyer ces déchets résiduels dans l’usine de traitement de Montech (82). Voilà pourquoi le Conseil général privilégie la piste du bio-réacteur local.
Réduire avant d’éliminer
Dans tous les cas de figures, l’idée du plan départemental commence par la diminution du gisement à la source. Faire que ce que l’on jette ne termine pas forcément en déchet, mais soit, selon les cas, réparé, composté, transformé,... Et que se multiplient les initiatives contre le sur-emballage ou l’excès de publicité dans les boîtes aux lettres (40 kg par ménage). Si des efforts sont consentis et que les mentalités évoluent, les déchets ultimes passeraient de 318 kg/habitant, à 244 kg en 2020.
(1) Le plan concerne les déchets des ménages et assimilés (63 300 tonnes), des déchets issus de l’activité économique (37 000 t) et des sous-produits de l’assainissement (3 300 t), soit 103 600 t de déchets.
(2) Capable par fermentation de valoriser les déchets en énergie : gaz ou électricité.
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