Interview
La parole aux candidats
À l’approche des prochaines élections à la Chambre d’Agriculture, la Creuse Agricole et Rurale a souhaité connaître la position des candidats du premier collège de la liste FDSEA / JA sur les questions d’actualité que se posent les agriculteurs. Voici leurs réponses.
Comment envisagez-vous la politique de la montagne dans les années à venir?
Sébastien Brousse : Deux choses me paraissent capitales en ce qui concerne l’avenir de la politique montagne. La première, étant le maintien, voire l’augmentation de l’ICHN. Le climat impacte beaucoup les élevages : choix et rendements des cultures moindres, besoins en bâtiments, leurs couts et la durée d’hivernage quir sont supérieurs avec tous les coûts que cela implique : paille, aliment, etc. On sait bien que toutes ces charges augmentent, c’est pour cela qu’une revalorisation de la compensation de ces handicaps me paraît légitime et nécessaire. Le second point, très important à mes yeux est de faire sauter le verrou des prairies permanentes qui gêne les agriculteurs dans leur travail et qui par conséquent grève leurs performances et leurs revenus. On nous parle d’autonomie fourragère et pendant que les rats taupiers dévastent nos prairies, que le prix des céréales et de la paille flambent, nous ne pouvons labourer, emprisonnés par une réglementation d’un autre temps.
Je pense aussi qu’il faut encourager les initiatives permettant d’apporter de la valeur ajoutée à nos produits et à en sécuriser l’encrage territorial. La marque «Mont Lait» en est un exemple. Voilà un projet qui peut permettre de pérenniser l’élevage laitier dans nos zones et en parallèle les emplois dans les usines de transformation. Cette marque née grâce à l’implication des FDSEA et des JA du massif central démontre une fois de plus que nous sommes une force de propositions et d’actions.
Peut-on avoir une agriculture d’avenir dans une zone protégée avec un handicap naturel?
David Bousquet : Je pense qu’on se doit d’avoir une agriculture d’avenir dans ces zones particulières, ne serait-ce que pour éviter une désertification déjà trop importante. Elles sont plus contraignantes et moins rentables (comparons un agriculteur qui exploite des tourbières sur le plateau de Millevaches, et un autre sur les plaines de la région de Boussac...) On doit donc continuer à aider financièrement les exploitants agricoles en compensation des handicaps naturels. Les lois environnementales doivent être réfléchies pour ne pas être un frein à une agriculture d’avenir dans ces zones.
La formation scolaire prépare-t-elle les jeunes à l’agriculture de demain?
Jean-Marie Colon : Il y a deux sortes de formation agricole, d’une part, la formation scolaire (formation continue) et d’autre part, la formation par apprentissage (formation par alternance).
Oui, je pense que les formations agricoles du Lycée d’Ahun préparent nos futurs jeunes dans le monde de l’agriculture. L’équipe pédagogique essaye d’être au plus près possible de la réalité des besoins et d’anticiper l’avenir avec les moyens qu’on lui donne.
Pour cela le Conseil d’administration se réunit plusieurs fois par an pour orienter les besoins de formation pour l’agriculture de demain.
Je pense que le système de formation par apprentissage est plus riche que le parcours scolaire, car l’étudiant est présent sur l’entreprise les 2/3 du temps, il est ainsi confronté à la réalité du terrain.
L’agriculture évolue très vite, c’est pourquoi nous devons nous former tout au long de notre carrière pour être compétent. Pour cela, VIVEA finance des formations courtes.