La manutention mise sur l'électrique
De plus en plus de constructeurs proposent des automoteurs de manutention animés électriquement. La technologie évoluant, le nombre de modèles est amené à se développer.
De nombreux acteurs du secteur de la manutention agricole s'intéressent à l'animation électrique des valets de ferme, chargeuses et autres chargeurs télescopiques. Ils proposent pour la plupart plutôt des engins de faible puissance. Mais tous s'accordent à dire, l'évolution des technologies aidant, que l'offre électrique est amenée à s'étoffer vers le haut et que les performances vont progresser.
Selon les fabricants, la stratégie est plus ou moins poussée. Bon nombre d'entre eux ont fait le choix de partir d'un modèle existant et de remplacer le moteur diesel et la transmission par un pack de batteries et deux moteurs électriques. D'autres ont conçu des engins spécifiques, à l'image du chargeur télescopique e-Worker de Merlo, qui rentre en phase de commercialisation, ou du skid-steer Bobcat T7X récemment dévoilé au CES, le salon américain des nouvelles technologies. Capable d'atteindre 4,80 m de haut et de soulever 2,5 tonnes, l'e-Worker dispose de moteurs électriques directement dans les roues avant (non-directrices), et selon les modèles d'un moteur de roue pour l'essieu arrière à grand-angle de braquage. Dotée d'une batterie lithium ion de 62 kilowatts, la chargeuse compacte à chenilles T7X de Bobcat se caractérise par une animation électrique, aussi bien de l'avancement que de la manutention.
Des performances comparables, une autonomie réduite
Concernant les performances, constructeurs et premiers utilisateurs estiment qu'il n'y a pas de différences notables en termes de débit de chantier à la manutention. Les points de comparaison majeurs restent la vitesse maximale d'avancement (12,5 à 20 km/h) et l'autonomie. Cette dernière est annoncée, selon les marques et les engins, entre 3,5 et 8 heures en usage classique, et entre 2,5 et 5 heures en usage intensif. « Pour dimensionner notre batterie, nous avons considéré le temps d'utilisation classique de nos engins thermiques : 92 % d'entre eux ne dépassent pas 3 heures de travail quotidiennes », justifie Maxime Lenoir. Chez Merlo, l'e-Worker propose trois modes de travail concernant l'intensité d'utilisation souhaitée, inversement proportionnelle à l'autonomie. Sur son valet de ferme 23e, Schäffer propose jusqu'à deux jeux de batteries pour augmenter l'autonomie.