« La Lozère a une belle image de marque »
La 11e journée de l’installation s’est déroulée à Marvejols à la cité paroissiale. Quatre-vingts élèves de différents établissements (CFA-CFPPA, Civergols et Marvejols) ont été conviés.
La journée organisée par le point accueil installation jeudi 31 mars s’est déroulée en trois temps. En matinée, un forum avec les partenaires de l’installation : dix-huit structures, OPA ou associations avec lesquelles les élèves ont pu échanger. Les jeunes doivent passer leur bac Stav ou CGEA, d’autres sont en BPREA ou en deuxième année de BTS Asce ou productions animales. « Ce sont des jeunes prêts à s’installer, indique Céline Gerbal, l’animatrice du point accueil installation. Il ne leur manque que le diplôme pour solliciter la dotation jeune agriculteur (DJA) et pouvoir s’installer. L’un des objectifs de la journée, outre la découverte des organismes auxquels ils auront à faire pendant leur parcours à l’installation et de les faire échanger sur les pratiques liées à celle-ci. » Deuxième temps fort, la remise du trophée installation récompensant une installation faite l’an passé avec la DJA. En 2015, il y en a eu 45. C’est un collectif composé de la chambre d’agriculture, de la MSA, de la DDT, de Relance et du Cerfrance qui décide de l’heureux récipiendaire, « les responsables des Jeunes agriculteurs s’occupant de l’installation sont également consultés », précise-t-elle. C’est Guillaume Delcros, volailler du côté de Saint-Chély-d’Apcher qui a été distingué. Son parcours est atypique. Guillaume est passé par l’hôtellerie, avant de passer son BTS productions animales et de travailler six ans en tant que conseiller agricole dans une compagnie d’assurances avant d’opter pour l’installation. « Mes parents sont agriculteurs, éleveurs de bovins viande. Ils avaient une petite activité volaille que j’ai choisi de développer. » L’installation s’est faite uniquement sur une base DJA avec des subventions pour le bâti, pas d’aides de l’Europe. L’agriculteur vend en circuits courts, un peu sur sa ferme. Il vend aussi dans les GMS, Carrefour à Marvejols, Simply market à Aumont-Aubrac et Hyper U à Mende. « Je fais aussi le marché à Saint-Chély-d’Apcher, ai des produits au magasin de producteurs la Grange et fait partie de l’offre du drive-fermier à Juvignac dans l’Hérault. » Les volailles achetées par bande de 600 viennent d’un élevage avicole aveyronnais situé sur l’Aubrac. « Je suis sur une moyenne de cinq à six mille volailles vendues par an, poursuit-il. Poulets et pintades toute l’année, chapons et dindes au moment des fêtes et un peu de canards. Bien que ce soit un peu compliqué actuellement avec la grippe aviaire. » L’indépendance, c’est aussi ce qui a séduit Guillaume, « je fixe mes prix, contrairement à d’autres productions où les cours sont très aléatoires. Et j’ai beaucoup moins de contraintes que des productions classiques comme le lait ou la viande. » L’agriculteur a des projets, entre autres celui de construire un nouveau local d’abattage. C’est le dynamisme des installations en Lozère qu’ont voulu montrer les responsables du Point accueil installation et les jeunes agriculteurs (JA48) : « l’agriculture est en crise, c’est un fait, résume Julien Tufféry, président des JA48. Mais que peut-on faire pour s’en sortir ? » Il y a les filières haut de gamme comme la production de viande d’Aubrac labellisée type BFA ou Fleur d’Aubrac. D’autres secteurs sont en demande, « la Lozère est le département installant le plus de jeunes dans la région, mais il faut se donner les moyens de le rester. » Les filières qui recrutent, c’est la thématique de cette 11e journée de l’installation et le dernier temps fort.
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 7 avril 2016, numéro 1354.