La fusariose de l’épi, menace grandissante en Europe
Dans une étude inédite, des chercheurs britanniques ont analysé les dégâts provoqués par les mycotoxines de la furariose de l’épi. En Europe, ils sont estimés à trois milliards d’euros depuis dix ans et pourraient s’accroître.
« En Europe, les mycotoxines de Fusarium constituent une menace croissante », révèle une étude publiée en décembre 2022 par l’Université de Bath et l’Université d’Exeter (Royaume-Uni) dans la revue Nature Food. « Nos travaux montrent que près de la moitié du blé européen est contaminée par des toxines sécrétées par des champignons responsables de la fusariose de l’épi », rapporte Neil Brown, co-auteur de l’étude. « Mais la majeure partie de cette contamination se situe à des niveaux inférieurs à la limite légale jugée sans danger pour la consommation humaine », rassure-t-il. Pour mener à bien son étude, l’équipe de recherche s’est appuyée sur les données de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et de l’industrie agroalimentaire des dix dernières années. « À ma connaissance, il s’agit de la première étude qui porte sur l’évolution des mycotoxines de Fusarium en Europe », commente Isabelle P. Oswald, directrice de l’unité de toxicologie alimentaire de l’Inrae à Toulouse, et spécialiste des mycotoxines. Leur présence dans l’alimentation humaine ou animale peut avoir des effets nocifs sur la santé humaine et animale (effets sur les intestins, le système immunitaire…).