Salon international de l'agriculture
"La France est fière de son élevage ? Alors qu’elle cesse d’œuvrer à son déclin"
La visite d'Emmanuel Macron au Salon International de l’agriculture, ce samedi 25 février, sera l’occasion pour les éleveurs de bovins viande réunis autour de la Fédération nationale bovine, de lui poser cette question simple : "l’élevage bovin a-t-il encore un avenir en France ?"
La visite d'Emmanuel Macron au Salon International de l’agriculture, ce samedi 25 février, sera l’occasion pour les éleveurs de bovins viande réunis autour de la Fédération nationale bovine, de lui poser cette question simple : "l’élevage bovin a-t-il encore un avenir en France ?"
Dans un communiqué daté du 23 février, la Fédération nationale bovine exprime ses inquiétudes et invite le Chef de l'Etat à passer du discours aux actes, faute de condamner l'élevage français.
« La France est fière d’avoir l’élevage le plus durable au monde ». Voilà la phrase qui ressort souvent dans les discours politiques. Seulement, ces élevages herbagers, familiaux, ancrés sur les territoires, avec des systèmes agronomiquement équilibrés associant prairies et cultures, la France veut-elle les exposer à tous les dangers ? A la menace de la concurrence internationale sans règle ni limite, d’abord. Jamais, depuis quelques semaines, le « NON » d’Emmanuel MACRON à l’accord UE – MERCOSUR n’a semblé aussi fragile. Le Président de la République avait pourtant pris des engagements forts, sur la question de la réciprocité des normes de production dans les échanges commerciaux notamment. Or, le contenu de l’accord avec le Mercosur n’a, depuis, jamais été rediscuté. Il ne contient toujours pas de « clause miroir » visant à conditionner l’importation de 99 000 tonnes supplémentaires de viandes bovines sud-américaines à droits de douane réduits, au respect des normes de production environnementales et sanitaires de l’UE. Ceci alors que dans le même temps, les Etats membres de l’Union européenne examinent la « Directive sur les émissions industrielles (IED) » : un texte qui prévoit de qualifier d’installation industrielle une large part des élevages bovins et les soumettre à des charges supplémentaires.
C’est là toute la contradiction de la politique européenne, dont la France semble actuellement se satisfaire : lorsqu’il est européen, l’élevage bovin est à contraindre, mais lorsqu’il est brésilien, il semble urgent de l’encourager.
A la menace du réchauffement climatique, ensuite. Le Gouvernement semble sur le point de priver les éleveurs de bovins français de toute protection efficace dans ses derniers arbitrages sur la réforme de la gestion des risques climatiques, outil pourtant indispensable pour la stabilité des exploitations.