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La fin de l’hégémonie du diesel

Les nouvelles générations de moteurs essence, hybrides ou électriques vont orienter les achats d’utilitaires par les agriculteurs, le diesel étant de moins en moins soutenu fiscalement.

L’autonomie des véhicules utilitaires électriques suffit dans la grande majorité des utilisations agricoles.
L’autonomie des véhicules utilitaires électriques suffit dans la grande majorité des utilisations agricoles.
© Nissan

Au 1er janvier 2013, près de 93 % des véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes étaient à motorisation diesel. Une hégémonie qui pourrait bientôt être mise en péril. Des mesures fiscales encourageaient le diesel : récupération de la TVA, taxation moins importante, etc. La logique consistait à encourager les véhicules émettant le moins de CO2 au kilomètre. Sur ce point, les véhicules diesel récents tirent leur épingle du jeu. Mais certains prédisent un nivellement par le haut du prix des carburants (diesel et essence). Le surcoût à l’achat du diesel ne serait plus si rentable sur le long terme. La nouvelle norme antipollution entrant en vigueur en septembre, amène les constructeurs de moteurs essence à revoir leurs technologies. Le principe est de combiner plusieurs techniques, afin d’améliorer le rendement moteur. La cylindrée nécessaire devient plus faible, la consommation et les émissions de CO2 sont réduites. Démocratisée sur les moteurs du groupe Volkswagen, l’injection directe fait son retour grâce à une meilleure maîtrise de la pulvérisation dans la chambre de combustion : les gouttelettes de carburant sont très fines ; ce qui augmente le rendement, améliore la puissance disponible et réduit la formation de particules fines. L’aérodynamique interne de la chambre de combustion a été revue pour optimiser le mélange et le concentrer sur la bougie d’allumage, tout en conservant de l’air frais dans le reste de la chambre. Le turbo augmente le rendement en injectant une plus grande quantité d’air. Au final, l’injection directe offre plus de puissance, de couple et une consommation réduite. Pionnier parmi les véhicules utilitaires dotés de ces moteurs essence, le Ford Transit Connect Ecoboost abrite un moteur trois cylindres d’un litre de cylindrée, développant 100 chevaux (et même 125 chevaux sur d’autres modèles de la gamme Ford) avec une consommation de 109 grammes de CO2 par kilomètre. Ford annonce les mêmes performances que pour un bloc essence de 1,6 litre traditionnel, avec une consommation réduite à 5 litres aux 100 kilomètres. D’autres constructeurs vont lui emboîter le pas comme Renault proposant déjà un Kangoo équipé. Les nouveaux véhicules essence sont 10 à 15 % moins chers que leurs équivalents en diesel. Les coûts d’entretien sont moindres avec des révisions. Un bémol : les émissions en particules fines seraient dix fois plus élevées qu’en diesel. Ce qui laisse supposer que ces véhicules (essence) devront être équipés d’un filtre à particules pour passer la nouvelle norme antipollution. Le groupe Volkswagen semble avoir trouvé une parade avec la bi-injection combinant injections directe et indirecte. L’injection indirecte vient seconder l’injection directe, en brûlant les particules qui auraient échappé à la combustion. Le tout avec une consommation réduite (5,8 à 6,7 litres aux 100 kilomètres en consommation mixte sur les Audi A4 et A5 de 225 chevaux). Autre facteur militant pour l’abandon du diesel classique : les véhicules hybrides. Ils sont en train de se développer et les utilitaires vont suivre. La tendance est à adopter un moteur essence pour les petits véhicules hybrides et un diesel pour les gros. L’un des principes des véhicules hybrides consiste à récupérer l’énergie perdue dans certaines phases pour recharger les batteries. Le moteur électrique se combine au moteur thermique (hybride série) ou le supplante (hybride parallèle), pour réduire la consommation ou rouler en tout électrique. Certains véhicules hybrides peuvent être rechargés sur une borne avec une autonomie jusqu’à 60 kilomètres en tout électrique. Ces véhicules rechargeables sont exonérés de la taxe sur les véhicules de société (TVS). Ils sont silencieux, souples et nerveux lorsqu’ils fonctionnent en tout électrique. Ajoutons à cela une consommation réduite, notamment en ville et en trajet mixte. Le prix d’achat reste élevé, le véhicule est plus lourd et la question de la durée de vie des batteries reste entière. Renault annonce vouloir lancer pour 2020 des utilitaires diesel hybrides. Mercedes suit avec un Sprinter hybride. Mitsubishi a dévoilé l’an dernier un concept-car présageant la sortie prochaine d’un pick-up hybride diesel.

La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 14 mai 2015.

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