La filière caprine mobilisée sur l'installation
Le 2 décembre à Melle, cédants, porteurs de projet, élèves de lycées agricoles étaient réunis pour une journée régionale sur l'installation en production caprine¹. L'occasion de s'informer sur une filière dynamique qui offre de belles opportunités.
Aujourd'hui 41 % des éleveurs caprins de la région ont plus de 55 ans et 60 d'entre eux partent à la retraite chaque année. L'enjeu du renouvellement des générations est aussi une réalité dans la filière caprine. Avec 36 installations aidées menées à bien l'an passé en Nouvelle-Aquitaine, la filière reste dynamique et attrayante mais elle a besoin des jeunes. Pour poursuivre dans cette voie, une rencontre régionale était organisée au lycée Jacques Bujault de Melle la semaine passée. L'objectif était de faire se rencontrer cédants et porteurs de projets, de les informer sur la construction d'un projet d'installation ou de transmission, de présenter la diversité des systèmes d'élevage caprin. En préambule, quatre étudiantes en BTSA Productions animales ont présenté les résultats d'une étude menée auprès de 136 jeunes de 4 lycées agricoles. Ceux-ci, issus pour près de la moitié du milieu agricole, ont été interrogés sur leurs projets d'installation en élevage caprin ou non, sur les atouts de l'élevage caprin, ses freins, le système d'élevage envisagé les revenus estimés,... Plusieurs intervenants ont été appelés à réagir à ces résultats. « On sent de la motivation, de la diversité aussi, note Mickaël Lamy président du Brilac et d'Agrial. Ça tombe bien car la filière et riche de profils et de systèmes différents. Par contre, nous devons être plus ambitieux en matière de revenus. Il faut aussi bien étudier son projet. » Pour les autres participants, c'est là un aspect essentiel : bâtir un projet bien dimensionné et être bien entouré. « Je ne crois pas dans des projets trop petits, explique Jean-François Granger, éleveur caprin bio, être plusieurs associés permet de limiter certains risques (maladie, ...) et de dégager du temps pour soi, c'est important ». Pour Jean-Marc Ressegand, vice-président de Terra Lacta, une structure trop petite peut être un frein à la mécanisation et beaucoup de projets sous-estiment encore le temps de travail ce qui peut conduire à des situations d'épuisement. Pour l'ensemble des coopératives présentes, le marché du lait de chèvre est porteur et l'installation de jeunes une nécessité. Des solutions d'accompagnement existent pour les porteurs de projet.
Après le témoignage d'Olivier Billaud, jeune éleveur qui a rencontré son cédant lors de la Rencontre régionale sur l'installation caprine de 2017, les participants à la journée ont pu accéder à quatre ateliers : Repères pour réfléchir son projet, Conseil technique, Débouchés des produits caprins, Salariat et Rencontre cédants/candidats à l'installation. L'après-midi était consacrée à des visites d'exploitations durant lesquelles les personnes présentes ont pu échanger avec des éleveurs sur l'installation, le salariat, la reconversion professionnelle, etc.
1. Organisée dans le cadre du Plan Capr'1 par le BRILAC avec la Chambre régionale d'agriculture, Chevriers Nouvelle-Aquitaine - Vendée, l'ANICAP, Les établissements d'enseignement agricole de Nouvelle-Aquitaine, le PAIT, Capr'Inov, la Région Nouvelle-Aquitaine, l'Institut de l'élevage, le département des Deux-Sèvres, SAPERFEL, l'ANEFA Nouvelle- Aquitaine, le Rex Cap, l'ARDEPAL, le Service de remplacement, le Répertoire à l'installation.