La Creuse, terreau officiel de la revitalisation
Le président de la République souhaite faire du département de la Creuse le laboratoire de l’hyperruralité. Les élus ont jusqu’au 31 décembre pour peaufiner leur plan de revitalisation, qui pourrait s’étendre à d’autres territoires en déprise.
Une délégation d’une vingtaine d’élus de la Creuse a été reçue à l’Élysée, le 17 octobre dernier. Emmené par le député (LREM), Jean-Baptiste Moreau, les élus creusois ont soumis à Emmanuel Macron un projet de revitalisation pour leur département. Ce rendez-vous, accéléré par le dossier de reprise de l’équipementier GM&S, intervient à un moment charnière pour le territoire creusois. « Soit, nous impulsons un sursaut, et dans ce cas, un avenir est possible, soit nous restons dans le statu quo et les perspectives risquent d’être bien minces », résume un élu.
Redresser la tête
Avec près de 120 000 habitants, la Creuse est en effet le second département le moins peuplé de France derrière la Lozère. Longtemps marquée par un exode rural massif, la déprise démographique est aujourd’hui liée au seul vieillissement de la population, puisque le département bénéficie d’une attractivité migratoire qui atténue la baisse de la population. Pour autant, sur le plan économique, les difficultés persistent. Le chômage de longue durée reste élevé. Un creusois sur cinq vit en-dessous du seuil de pauvreté. Dans ces conditions, bénéficier du soutien du Chef de l’État en personne pour mettre en place un plan de revitalisation cohérent et efficace est une opportunité à saisir. « Le président de la République nous dit : « Bingo ! Écrivez-moi une feuille de route avec les axes forts sur lesquels le gouvernement pourra vous accompagner » », se félicite Valérie Simonet (LR), présidente de Conseil départemental.
L’agriculture, force de propositions
En tant qu’acteur essentiel de l’activité économique creusois, l’agriculture aura voix au chapitre. C’est en tout cas le souhait de Pascal Lerousseau, le président de la Chambre d’agriculture : « Nous ne pouvons pas toujours pleurer, nous plaindre, énumérer nos manques, sans envisager des solutions. C’est la première fois qu’un président de la République propose de faire d’un département, un laboratoire d’expérimentation de l’hyperruralité. L’agriculture doit évidemment être associé à ce projet. Même s’il faudra probablement du temps pour que tout cela se mette en musique, l’idée est bonne. La profession agricole sera force de propositions ». Le député Jean-Baptiste Moreau confirme l’ambition du Président : « Il a tracé une voie avec des mesures concrètes pour permettre de recréer de l’emploi sur le territoire et au-delà pour faire de la Creuse un exemple de développement des zones hyperrurales ». Côté calendrier, les élus vont devoir jouer serré puisque sous l’autorité du préfet et d’un délégué interministériel, ils doivent rendre une copie « innovante » avant le 31 décembre. Si le dispositif fonctionne, ces mesures pourraient être étendues à d’autres territoires hyperruraux.