Jean-Paul Celet : « Nous allons créer un observatoire des mesures de protection »
Nommé le 1er juillet 2019 préfet référent national sur la politique du loup (en appui au préfet coordonnateur du plan loup Pascal Mailhos), Jean-Paul Celet tire le bilan d’une année 2019 marquée par le développement de la population lupine.
Quel bilan tirez-vous de l’année 2019 en matière de gestion du loup ?
L’élément majeur qui est advenu en 2019, c’est que le comptage des loups a fait passer la population à 530 individus, au-dessus du seuil de viabilité de l’espèce. L’engagement de la France dans l’ensemble des textes internationaux est précisément d’atteindre et de se maintenir à ce seuil. C’est ce qui nous a conduits à prendre un arrêté pour expérimenter un certain nombre de mesures, dont l’élévation du plafond de prélèvement à 17 % de la population, soit un quasi-doublement. Nous avons pu assurer la protection dans ce nouveau cadre : 98 loups ont été tués en 2019, on est donc arrivés juste au seuil, ce qui est quand même une réussite.
La nouveauté, c’est que 92 % de ces tirs ont été réalisés en situation de défense des troupeaux. On n’a donc pas tiré sur des loups au hasard, mais sur ceux qui attaquaient les troupeaux. Il y a quatre ans, le rapport était inverse. On a réussi à inverser ce rapport en orientant nos actions et parce que les acteurs sont de mieux en mieux formés, notamment les louvetiers, qui réalisent plus de 60 % des tirs.