Aller au contenu principal

"J'avais une mauvaise image du métier d'agent de remplacement…"

Avant de s'installer, Aymeric André de Couteuges, 19 ans, est entré au Service de Remplacement de Haute-Loire. Entré à reculons, aujourd’hui c’est un travail dans lequel il s'épanouit. Portrait.

Malgré la mauvaise image qu'il avait du métier, Aymeric André est aujourd'hui heureux et fier d'être agent de remplacement au SR 43.
Malgré la mauvaise image qu'il avait du métier, Aymeric André est aujourd'hui heureux et fier d'être agent de remplacement au SR 43.
© © Aymeric André

À 19 ans, Aymeric André est salarié du Service de Remplacement. Après 3 mois en CDD, il a signé un CDI fin septembre 2023, et il s'épanouit pleinement dans ce métier. Et pourtant ce n'était pas gagné… "J'y suis allé en marche arrière. J'avais une mauvaise image du métier d'agent au Service de remplacement, à travers les échos de ma famille et mon entourage. Les agents font le boulot le moins intéressant, ils sont mal considérés… ai-je entendu. Bref une image négative". Mais pour lui, tout va changer.
Après un Bac Pro CGEA, puis quelques mois en BTS PA, Aymeric a choisi d'arrêter ses études et de trouver du travail, en agriculture bien sûr car il est "passionné par ce métier, par les animaux surtout". Son père est éleveur en vaches laitières et brebis viande sur une petite exploitation à Couteuges. Aymeric veut s'installer, c'est son rêve : "avec mon père, on ne partage pas les mêmes idées, et il est encore jeune", alors le jeune homme envisage de s'installer sur une autre exploitation.


Encadré et conseillé


Avant de rejoindre le SR, Aymeric a fait quelques essais, peu concluants, comme salarié agricole embauché directement par les exploitants. Problème d'encadrement, d'heures, de compréhension avec ses employeurs qui avaient des habitudes avec un ancien salarié, il est finalement entré au SR pour tenter sa chance. Pari gagné ! D'entrée, le jeune agent a trouvé sa place, il a été encadré et conseillé par un agent référent ou dans le cadre d'une ferme référente. "L'agent référent m'a rassuré et appris pas mal de choses".
Il a donc sauté dans le bain et au fil de ses remplacements -une trentaine d'exploitations en 6 mois- il a acquis de l'assurance et de l'expérience. "On voit plein de fermes, différentes productions et plein de monde. J'ai toujours été très bien accueilli, et parfois les agriculteurs me redemandent, c'est preuve que je dois faire du bon boulot. je me sens bien dans ce boulot. J'y vais parce que j'ai envie, j'ai le sentiment d'aider". Pour lui ce travail est intéressant et enrichissant : "jamais je ne sors d'une ferme sans avoir appris quelque chose…".


Sociabilité, disponibilité


Quand on lui demande quelles sont les qualités d'un bon agent de remplacement, Aymeric André répond d'emblée : "être sociable" car pour lui une bonne relation entre l'exploitant et le salarié est incontournable. "Il faut essayer de comprendre l'agriculteur, et ne pas critiquer. Nous devons respecter une certaine confidentialité, car à travers nous c'est l'image du Service que l'on renvoie". Allant de ferme en ferme, de productions en productions (Aymeric a remplacé dans des élevages de vaches laitières, vaches allaitantes, brebis viande, chèvres et porcs), l'agent de remplacement doit évidemment pouvoir et savoir s'adapter, et faire preuve de flexibilité notamment en termes d'horaires de travail : "parfois on doit se lever tôt et finir tard, avec des coupures dans la journée". Et du côté des exploitants, le jeune agent pense aussi qu'il y a des prérequis : "ils doivent être compréhensifs, bien expliquer et donner les bonnes informations, être joignables…" et il insiste sur l'accueil et la politesse, de part et d'autre, pour des relations de travail saines et sereines. Aymeric précise qu'après plusieurs remplacements sur la même ferme, les relations de travail évoluent souvent en relations amicales.
 

Un tremplin pour s'installer


Ce travail d'agent de remplacement, Aymeric André le voit comme un tremplin pour lui. Non seulement il continue à se former en se familiarisant avec des techniques nouvelles, d'autres façons de travailler, des productions qu'il connaît mal… mais c'est aussi pour lui l'opportunité de connaître des exploitations sur lesquelles il pourrait se projeter pour sa future installation, soit en s'associant avec l'exploitant en place soit en reprenant sa suite. Encore très jeune, il se laisse un peu de temps, pas trop tout de même, pour mûrir son projet.
Fort de ses 6 mois d'expérience comme agent de remplacement, Aymeric André conseille aux jeunes de passer par la case SR, avant leur installation, pour acquérir des connaissances et éviter des erreurs. "C'est très formateur d'aller voir ailleurs avant de s'installer" souligne-t-il. Et il ajoute, "si, comme moi, vous avez une mauvaise image du métier d'agent de remplacement, ne restez pas sur cette idée, demandez directement à des agents ou à des agriculteurs qui font appel à eux, et n'hésitez pas à pousser la porte du SR et à tenter l'expérience".

 

Les plus lus

Gaec du Meyniel : du foin à l'abri par tous les temps

Cave d’affinage, séchage en grange... au Gaec du Meyniel à Crandelles, on a investi pour la qualité des fourrages, du lait et…

Trois hommes se tiennent debout
Passe de trois à la tête du RCAV

Jean-Vincent Gauzentes a souhaité s’entourer de deux coprésidents, Philippe Roques et Alexandre Vermeersch, pour structurer…

Groupe devant un nouveau aprc de contention
De l’eau à La Béliche ? Chiche !

Un collectif d’éleveurs a monté l’association d’estive de La Béliche, à Anglards-de-Salers, pour prétendre à des aides pour…

Vaches aubrac dans un pâturage de montagne
Le charbon refait parler de lui dans le Cantal

La préfecture du Cantal a confirmé un cas de fièvre charbonneuse sur une estive du Nord-Cantal tandis que sur la Margeride, c’…

Yoann Liaboeuf devant les deux robots de cette exploitation familiale.
"S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

Au Gaec de l'Estrade, on n'hésite pas à faire appel aux nouvelles technologies pour limiter les astreintes quotidiennes des…

Les terres d'estives cantaliennes sont elles en danger ?

Propriétés rurales privées -  Une rave-party du côté de Clavières et un “squat” non autorisé au Fau... les terres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière