Handicap à l’école : “Une priorité avec des moyens en face”
Les établissements ont obligation d’accueillir en milieu ordinaire des élèves handicapés. Exemple d’intégration au lycée Raymond-Cortat.
Frédéric Gilardot a récemment visité un établissement scolaire par arrondissement. L’inspecteur d’académie tenait à voir comment était déclinée la priorité gouvernementale relative à l’intégration des jeunes handicapés en milieu ordinaire. “Un droit opposable par les familles”, insiste-t-il. Et c’est en effet un sacré progrès. Certes, la loi de 2005 a mis du temps à se mettre en place. Mais désormais, elle est opérationnelle. Aucun établissement ne peut refuser l’inscription d’un élève souffrant de handicap. “L’Éducation nationale considère ce dossier comme une priorité et met en face des moyens humains et matériels”, précise l’inspecteur.
Un droit pour tous
Deux déclinaisons sont possibles. Un accompagnement individuel avec des assistants de vie scolaire à disposition de l’élève handicapé (AVS) ou la création, au sein de l’établissement, d’une Unité pédagogique d’intégration (UPI). Cet équivalent de classe adaptée est particulièrement approprié aux élèves souffrants de handicap mental ou psychologique. C’est le choix qu’a fait le lycée Raymond-Cortat, après une expérience réussie d’intégration d’élèves issus de l’UPI du collège aurillacois de La Ponétie. “C’est très rare qu’un lycée professionnel se dote d’une unité d’intégration comme celle-ci”, souligne avec satisfaction Frédéric Gilardot. Gérard Gorse, proviseur, et son adjointe Anne-Laure Campels, lui ont présenté cette semaine les locaux, le personnel et le matériel spécialement dédiés à neuf jeunes âgés de 16 à 20 ans, atteints de troubles cognitifs. Leur emploi du temps est allégé car certains d’entre eux bénéficient de soins spécifiques, à l’hôpital par exemple. Les matières générales sont enseignées par un professeur des écoles spécialisées, épaulé par une AVS mise à la disposition de tout le groupe. Les élèves de l’UPI profitent de l’ensemble du plateau technique du lycée (cuisines pédagogiques, atelier couture, bureautique, etc.), ainsi que de l’encadrement de professeurs volontaires.
Immersion en milieu ordinaire
En outre, des conventions passées avec des établissements gérés par l’Adapei permettent aux élèves de découvrir d’autres univers professionnels (par exemple, le travail du bois et du fer à l’Institut médico-éducatif de Marmanhac). Mais le plus grand motif de satisfaction que relève M. Gorse, c’est l’intégration sociale. “À la récréation, ils discutent avec d’autres élèves, par groupes, et sont parfaitement admis par tous”, témoigne-t-il. Les jeunes de l’UPI de Cortat partagent aussi des matières communes avec d’autres classes, comme les arts appliqués ou la pratique de l’éducation physique et sportive. Cette formation est cofinancée par le Fonds social européen.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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