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Groupe national loup : la profession claque la porte

Après l'annonce d'une estimation baissière de la population de loups en France, les représentants professionnels agricoles ont claqué la porte de la réunion du Groupe national loup pour dénoncer le mépris des pouvoirs publics.

Les membres du Caf Loup ont claqué la porte et quitté la salle de réunion du Groupe national loup pour dénoncer le « mépris » de l'État qui annonce une estimation de la population lupine en baisse pour 2023.
Les membres du Caf Loup ont claqué la porte et quitté la salle de réunion du Groupe national loup pour dénoncer le « mépris » de l'État qui annonce une estimation de la population lupine en baisse pour 2023.
© MCSB-Apasec

Les représentants professionnels du Caf loup ne décolèrent pas. Lundi 3 juillet, lors de la réunion du Groupe national loup qui se tenait à Lyon, la préfète coordonnatrice du Plan loup a annoncé une diminution de l'estimation de la population lupine pour 2023. 906 loups sont ainsi annoncés à la sortie de l'hiver 2023, contre 921 en 2022. Un constat « inacceptable » pour les agriculteurs qui ont claqué la porte et quitté la salle de la réunion. « Il nous est annoncé une baisse de la population du loup alors même que, dans les élevages, nous subissons une augmentation des attaques de l'ordre de 22 % en 2022 et une hausse de 16 % est d'ores-et-déjà enregistrée pour 2023. En claquant la porte, nous avons voulu dénoncer cette mascarade, le mépris que l'administration, le Gouvernement a pour notre profession alors que nous faisons depuis des années le maximum pour nous protéger », souligne Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie et responsable du dossier loup pour la FNSEA. Ce « mépris » est, en effet, d'autant plus difficile à entendre par les éleveurs que la détresse est dans leur rang. « Les éleveurs souffrent. Ils ont mis beaucoup de choses en place au détriment de leur vie de famille et quotidienne », tient à souligner le président de la chambre d'agriculture Savoie Mont-Blanc et représentant de Chambres d'agriculture France, Cédric Laboret. À Édouard Pierre de Jeunes agriculteurs d'ajouter : « Concernant les moyens de lutte, 20 % des mesures de protection prises restent entièrement à charge des éleveurs. » « La victime paie son bourreau », poursuit l'éleveur haut-savoyard.

Mettre les moyens
Il ne fait donc aucun doute pour la profession agricole : la population lupine en France est sous-évaluée par une « estimation approximative ». Preuve en est : le nombre de départements concernés par le loup ne cesse de croître depuis des années. « De 26 départements au lancement du Plan national loup, nous sommes aujourd'hui à 53 départements prédatés et soixante sont concernés par le cercle 3 », dénonce Claude Font de la Fédération nationale ovine. Pourtant, le nombre d'indices fournis par l'Office français de la biodiversité (OFB) est très en retrait par rapport à l'année précédente. « Près de mille en moins », annonce un communiqué de presse commun signé des organisations professionnelles de l'élevage. « L'État doit mettre les moyens humains et financiers nécessaires », assène Bernard Mogenet. L'expérimentation conduite en Haute-Savoie en ce sens est édifiante. « Près de deux cents bénévoles, louvetiers, éleveurs ou encore chasseurs se sont mobilisés pour relever des indices en Haute-Savoie. Des financements publics, Département et État, ont permis de financer, entre autres choses, l'achat de caméras thermiques, d'enregistreurs sonores ou encore de pièges photos. Cette mobilisation a permis de démontrer que sur ce département la population était deux fois plus importante que la population estimée l'année précédente. 98 % des indices relevés ont été validés par l'OFB. Aujourd'hui, l'effectif dans ce département est évalué entre 80 et 100 individus », précise l'éleveur local.

Sauvegarder l'élevage
Alors, pour les organisations professionnelles agricoles, il est urgent que les pouvoirs publics « se ressaisissent du dossier » pour « préparer un Plan national d'actions pour la sauvegarde de l'élevage pour 2024-2029 ». La FNSEA, JA, la FNO, la Fédération nationale bovines, la Fédération nationale du cheval et Chambre d'agriculture France insistent dans un communiqué commun daté du 3 juillet sur cette urgence pour « aboutir à la mise en place d'un seul tir de défense - sans plafond de destruction car la viabilité de la population lupine est a minima deux fois dépassée - et qui dotera les éleveurs et les chasseurs d'armes équipées de lunettes à visée nocturne ». Ces demandes, les représentants du Caf loup espèrent que les pouvoirs publics les entendront et seront reprises dans le prochain Plan qui devrait être annoncé le 4 septembre prochain après-midi. « Les ministères n'ont pas réussi à se mettre d'accord et aujourd'hui les annonces ont été reportées à la prochaine réunion du Groupe national loup, en septembre. Nous y serons, peut-être accompagnés de beaucoup de monde à l'extérieur si nous sentons que les orientations politiques ne sont pas à la hauteur de nos attentes », prévient le représentant du dossier loup pour la FNSEA.

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