EAU
Gestion de l’irrigation par Organisme unique, quelles conséquences ?
Mercredi 18 janvier, le Syndicat des irrigants individuels (SII) a convié ses adhérents et plus largement les irrigants individuels du département à une réunion d’information sur la gestion de l’irrigation par un organisme unique de gestion collective (OUGC).
Mercredi 18 janvier, le Syndicat des irrigants individuels (SII) a convié ses adhérents et plus largement les irrigants individuels du département à une réunion d’information sur la gestion de l’irrigation par un organisme unique de gestion collective (OUGC).
Pour rappel, les irrigants individuels du Puy-de-Dôme sont soumis, pour la plupart, à une autorisation d’irriguer demandée chaque année à la DDT via l’organisme mandataire qui est la Chambre d’agriculture. D’autres sont gérés collectivement par des ASA. L’Allier quant à elle, a adopté la gestion en OUGC depuis la campagne 2016. À l’inverse du Puy-de-Dôme, elle compte majoritairement des irrigants individuels. Julien Martens, conseiller irrigation de la Chambre d’agriculture de l’Allier, a donc expliqué le fonctionnement dans ce département limitrophe.
1er département de France en OUGC
Si l’Allier est le premier département de France à avoir émis le souhait de passer en OUGC en 2008 via une démarche de la Chambre d’agriculture, la signature de l’Autorisation unique pluriannuelle (AUP) ne date, elle, que de 2015. Le fait de signer cette AUP annule toutes les autorisations individuelles et collectives (au-delà de 1000 m3 pompés par an) ; toutes les autorisations reviennent à l’OUGC qui doit répartir les volumes. 100% du département pour 100% des prélèvements sont concernés.
Si l’Allier a ses particularités qui ne sont pas transposables au Puy-de-Dôme, il n’en reste pas moins une similitude : le volume global attribué chaque année n’est jamais consommé. Sur ce point les irrigants se rejoignent : « il faudrait pouvoir attribuer ponctuellement les volumes non utilisés de certains à ceux qui en ont besoin », mais la fongibilité de la ressource n’est pas acceptée par l’administration et c’est bien individuellement que les exploitants ne doivent pas dépasser le volume qui leur est attribué.
Chaque année la Chambre de l’Allier fait le bilan des volumes prélevés mais refuse par contre de « jouer le rôle de Police de l’eau ». Si les gestions sont complètement différentes dans les deux départements, l’étude HMUC (hydrologie, milieu, usages et climat) en cours va rebattre les cartes et les volumes prélevables seront revus dans le cadre de la révision du SDAGE. « Nous prenons des informations pour faire au mieux sans se faire concurrence entre départements » insiste Baptiste Arnaud, président du Syndicat des irrigants individuels. « À l’heure actuelle, on ne parle pas de gestion en organisme unique pour le Puy-de-Dôme, le temps est à la réflexion ».
Gestion des barrages
L’axe Allier, en période d’étiage, dépend du niveau de remplissage du barrage de Naussac qui dépend lui-même du débit de la rivière en période de hautes eaux pour son remplissage.
Aujourd’hui, les pompes ne peuvent pas tourner pour pomper l’eau dans l’Allier faute de débit suffisant. Il faudrait 90 jours non-stop de pompage à 16 m3/seconde pour le remplir ce qui n’est pas irréalisable mais totalement aléatoire. La campagne 2023 risque d’être tendue si les précipitations ne s’accentuent pas ; pour autant l’été prochain pourrait être arrosé, il est impossible de faire des pronostics.