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Géobiologue-éleveurs : le courant passe dans le Cantal

Vétérinaire dans le Lot, Christophe Bonal a senti le besoin de se former et de s’informer sur la géobiologie, dont il a expliqué les principes aux producteurs de lait cantaliens.

Mammites récalcitrantes, chute de production, blocage à l’entrée en salle de traite...: des manifestations d’un mal-être des animaux que peut étudier la géobiologie.
Mammites récalcitrantes, chute de production, blocage à l’entrée en salle de traite...: des manifestations d’un mal-être des animaux que peut étudier la géobiologie.
© Agri72

L’expérience proposée par le vétérinaire géobiologue devant la grosse centaine d’éleveurs laitiers présents à la journée technique organisée par Cantal conseil élevage (CCE) fait son petit effet. Ce praticien lotois demande au directeur de CCE de résister à la pression qu’il exerce pour faire baisser son bras tendu à l’horizontale. Il renouvelle le test après que Joël Guillemin a tenu quelques instants un téléphone portable dans son autre main. Le bras s’abaisse cette fois quasi immédiatement, preuve de l’effet des ondes électromagnétiques émises par votre plus fidèle compagnon. Des ondes haute fréquence (comme celles du Wifi, du bluetooth, de la 3 ou 4 G...) qui vont particulièrement perturber l’organisme car elles sont pulsées et non délivrées en continu.

Tout sauf du paranormal

Champs électriques générés par les lignes haute tension, ondes magnétiques induites par une bobine, un transformateur, les onduleurs de panneaux photovoltaïques, les pulsateurs de la salle de traite, les antennes téléphoniques, les éoliennes, courants vagabonds, de fuite, nuisances telluriques, effet de faille... : depuis 2011, Christophe Bonal étudie ces phénomènes - tout sauf paranormaux - pour apporter des solutions à des éleveurs démunis face à des mammites récalcitrantes, à des animaux nerveux en salle de traite, à des chutes de production inexpliquées, à du cannibalisme en élevage porcin... “Face à des situations très délicates en élevage, ne trouvant pas de solutions alors que tout devait fonctionner, je me suis intéressé à la géobiologie afin de comprendre les fondements de cette science, et ce qu’on pouvait en attendre. J’étais aussi interpellé par des éleveurs qui me demandaient ce que je pensais des risques éventuels liés aux panneaux photovoltaïques, à l’implantation de nouvelles antennes,... ou qui avaient entendu parler d’un phénomène de faille. Je me suis formé et informé et maintenant, c’est moi qui informe”, explique le docteur vétérinaire. Tout en prévenant : cette science n’a rien de magique et doit s’intégrer dans une approche globale. “Il faut écarter les autres causes possibles : l’alimentation - est-ce que la ration est équilibrée ? -, l’eau, l’hygiène, les bâtiments... On ne règle pas tous les problèmes en deux heures même si on étudie en amont, à distance, la situation. Et puis, on fait un état des lieux à un moment donné. Par exemple, sur place, l’influence d’une veine d’eau à sec parce que c’est l’été peut passer inaperçue”, précise celui qui collabore avec la chambre d’agriculture du Lot, tout en regrettant qu’une bonne partie de ses collègues vétérinaires restent hermétiques à ces mécanismes énergétiques.

Connaissances intuitives

Dans la stabulation du Gaec élevage Merle, revisitée en grande salle de réunion, son intervention ne suscite en revanche aucun sarcasme dans les rangs des producteurs de lait. Certains reconnaissent sans réticence avoir déjà eu recours à des radiesthésistes, ou géobiologues, pour trouver une source ou expliquer pourquoi les laitières “refusent d’entrer d’un côté de la salle de traite”, témoigne Sébastien Plantecoste, de Leucamp. “Le géobiologue a identifié qu’il y avait une faille dessous, il a mis des fils de laiton et des plaques pour rééquili-brer la circulation.” Même chose pour le Gaec Pascal Mallet, de Villedieu : “On trouvait que les vaches hésitaient à entrer au roto, le géobiologue a trouvé une onde parasite. Il a placé un parpaing, on a trouvé que ça y avait fait. C’est quelque chose qu’il faudrait faire tous les quatre-cinq ans ou à chaque modification de bâtiment”, estime l’agriculteur. Dans le public, beaucoup ont une anecdote et soulignent que sans poser de nom sur ces phénomènes, les anciens avaient déjà conscience de tel ou tel effet. “On avait beaucoup de questions là-dessus, avance Jean-Marc Brunhes, président de CCE, pour expliquer le choix de cette intervention. On souhaitait un professionnel reconnu, qui ne se réfugie pas derrière ces phénomènes pour tout expliquer et qui présente les grands principes sans noyer les gens, en restant sur des choses logiques, qui parlent à tous.” Du concret, comme le bon positionnement de la prise de terre, la mise à la terre de tous les éléments métalliques de la stabulation,... qui ont apporté du grain à moudre aux éleveurs à l’issue de cette matinée suivie de plusieurs ateliers destinés à rappeler les règles d’or d’une ambiance favorable dans les bâtiments d’élevage.

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