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GDS - Sanitaire : les efforts paient

Qu'il s'agisse de BVD ou d'IBR, deux maladies des bovins, les efforts collectifs de détection et assainissement des cheptels portent leurs fruits dans le Cantal.

Éleveur à Arches, Emmanuel Magne témoignera de l'apport de l'audit biosécurité réalisé sur son exploitation par le GDS.
Éleveur à Arches, Emmanuel Magne témoignera de l'apport de l'audit biosécurité réalisé sur son exploitation par le GDS.
© GDS

À peine prononcé, on imagine derrière le terme de biosécurité des blouses blanches, des batteries d'analyses, une usine à gaz de mesures contraignantes venant s'ajouter à un quotidien d'éleveur déjà bien chargé. Pourtant, "ce n'est que du bon sens, des gestes barrière comme nous en avons connus pendant la période Covid appliqués à l'élevage, des mesures simples, peu onéreuses que certains pratiquent déjà d'ailleurs", corrige Frédéric Aymar, directeur du GDS du Cantal, qui a décidé de consacrer sa prochaine assemblée générale, le 28 avril, à ce thème de la biosécurité en élevage (lire aussi encadré). "Soigner les veaux malades en dernier, contrôler les introductions d'animaux, cheval de Troyes majeur des contaminations de son cheptel, porter des gants pour manipuler un avorton, installer un pédiluve à l'entrée de la stabulation...", liste le directeur comme autant d'exemples, avec une certitude : "On peut faire pas mal de choses en amont pour éviter de subir les maladies en élevage, autant ne pas s'en priver."
D'autant que si sur le front sanitaire, l'année 2022 a été calme, aucune exploitation et aucun territoire ne sont à l'abri ni d'une contamination accidentelle ni de l'émergence de nouveaux pathogènes, notamment à la faveur du réchauffement climatique.

IBR : l'éradication en bonne voie
S'agissant des maladies déjà installées, parfois de longue date, la situation continue de s'améliorer laissant espérer l'éradication de plusieurs d'entre elles, à commencer par l'IBR. À date, près de 93 % des cheptels du département sont indemnes, seuls 83 ne le sont pas encore, sachant que l'objectif affiché par la France est d'atteindre l'éradication d'ici avril 2027, avec 99,8 % des cheptels tricolores qualifiés indemnes (et donc moins de 300 non qualifiés). Les choses sont donc en bonne voie dans le Cantal et au niveau national mais pas question de relâcher les efforts ni la vigilance, insiste Frédéric Aymar, ni de stigmatiser les 83 élevages encore positifs à l'IBR, "sachant que parmi eux, certains étaient indemnes jusqu'à peu et ont été victimes d'une contamination, il n'y a donc pas que des "mauvais élèves", souligne Delphine Giraud, responsable du service sanitaire du GDS. Pour accélérer la cadence, les arrêtés ministériels successifs maintiennent la pression sur les élevages non encore qualifiés et, à l'inverse, l'allègent sur ceux indemnes de longue date.
Ainsi, depuis janvier 2022, la prophylaxie (sérologie en mélange) pour les élevages indemnes depuis plus de trois ans est limitée à 40 seuls bovins de plus de 2 ans : à savoir les mâles de plus de 36 mois, les bovins introduits dans l'année et, si le seuil des 40 n'est pas atteint, un échantillon de femelles tirées au sort mais représentatives de toutes les générations du troupeau. Pour les élevages indemnes depuis moins de trois ans, tous les bovins de plus de 2 ans doivent être prélevés pour une sérologie en mélange ; pour les non qualifiés, tous les bovins de plus d'un an sont concernés avec une sérologie individuelle. Sachant, insiste Delphine Giraud, qu'une visite est proposée par le GDS à tout élevage au sein duquel un nouveau positif est détecté, afin d'identifier l'origine de la contamination, d'y pallier et d'accompagner l'éleveur via un plan d'assainissement, en lien avec son vétérinaire sanitaire. Cet accompagnement est également possible pour les éleveurs désireux d'accélérer l'assainissement de leur cheptel. "Et ça porte ses fruits, des élevages fortement contaminés ont pu ainsi être qualifiés en 2022", poursuit la responsable. L'année dernière, 76 % des cheptels devant faire la prophylaxie sur prélèvements de sang ont pu bénéficier d'un allègement de leur prophylaxie IBR, précise-t-elle.

BVD : réflexion sur "l'après-boucles"
Résultats probants également pour la BVD avec un effectif de nouveaux Ipi détectés grâce à la généralisation des boucles auriculaires divisé par deux en 2022 (218 contre 442 en 2021 et 595 en 2020) et une diminution constante du nombre de plans d'assainissement ouverts : 21 seulement l'an dernier contre 117 en 2021, 200 en 2020, et pas plus de 10 sur le premier trimestre 2023. "Le programme d'éradication fonctionne très bien, les chiffres le démontrent, les efforts de chacun paient", salue Frédéric Aymar, dont les équipes travaillent aujourd'hui parallèlement sur "l'après-boucles", c'est-à-dire sur une bascule à terme vers un schéma basé sur les sérologies. Ce futur dispositif nécessitera entre autres en amont de sécuriser la question des introductions d'animaux. "On tient compte aussi de l'expérience de nos voisins belges et suisses qui nous ont mis en garde sur un arrêt trop précoce des boucles : si on n'est pas au plus bas de la circulation virale, celle-ci repart très vite à la hausse", prévient Delphine Giraud.
S'agissant de la besnoitiose, une maladie parasitaire et vectorielle sans traitement ni vaccin, le Groupement de défense sanitaire a décidé de reconduire en 2023 sa participation (40 %) aux frais d'analyses à la condition que tous les bovins de plus de 2 ans soient testés, sachant que depuis l'automne dernier, les analyses sont disponibles en mélange de dix échantillons, ce qui a permis de faire baisser leur coût de 6 à 1,70 EUR/bovin. Depuis la mise en place de cette aide aux analyses en 2021, 566 éleveurs en ont bénéficié. Ces deux premières campagnes d'analyses ont aussi permis au GDS de vérifier que la maladie était présente sur l'ensemble du territoire, avec une prévalence moindre que redoutée et sans préférence de race, de secteur, ni de production (allaitant/laitier).
Quant aux autres maladies bovines à prophylaxie réglementée (brucellose, leucose, tuberculose), RAS en 2022, de même aucun cas de charbon sur les montagnes du Cantal. Rien à signaler non plus  chez les ovins, caprins, ni en élevages porcins (SDRP, maladie d'Aujesky) et avicoles même si la vigilance reste de mise s'agissant de la peste porcine africaine et de grippe aviaire.  

Lexique : GDS (groupement de défense sanitaire), IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) ; BVD (diarrhée virale bovine).

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