FRSEA et JA Auvergne-Rhône-Alpes se mobilisent le 21 novembre face au péril : « Alimentation française : bientôt la faim ? »
La FRSEA et les JA Auvergne-Rhône-Alpes participeront activement à l’appel à mobilisation lancé au niveau national du 20 au 24 novembre. Des visites des enseignes de la grande distribution sont prévues le 21 novembre notamment. Objectif : mettre à l'index les produits non origine France, mal étiquetés ou dont le prix ne peut pas rémunérer le producteur comme l'explique Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.
La FRSEA et les JA Auvergne-Rhône-Alpes participeront activement à l’appel à mobilisation lancé au niveau national du 20 au 24 novembre. Des visites des enseignes de la grande distribution sont prévues le 21 novembre notamment. Objectif : mettre à l'index les produits non origine France, mal étiquetés ou dont le prix ne peut pas rémunérer le producteur comme l'explique Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.
Réunis en séminaire la semaine dernière à Saint-Flour dans le Cantal, les élus de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont décidé de mener dans tous les départements une action syndicale le 21 novembre prochain, rejoignant ainsi l’appel à mobilisation lancé par la FNSEA et les JA. Le président de la FRSEA Aura, Michel Joux éclaire les enjeux de ces actions.
Pourquoi les agriculteurs manifesteront le 21 novembre ?
Michel Joux : L’empilement des normes et des règlements en tout genre hypothèquent nos capacités de production. Sur le terrain, beaucoup d’agriculteurs sont découragés avec cette impression tenace de produire des aliments de qualité, mais pas suffisamment rémunérés et qui plus est, sont challengés par des produits importés aux coûts de production bien plus faibles et à la qualité très discutable. Ce qui était inimaginable, il y a encore quelques années est désormais une réalité : la France importe la moitié de son alimentation et nous déléguons à d’autres l’alimentation des Français, « une folie », ainsi que le déplorait le président de la République au moment du Covid. Bref, nous faisons le contraire de ce qu’il faudrait faire. Il est temps de siffler la fin de la récréation. Les agriculteurs sont prêts à relever ce défi de la transition écologique et à partager un projet ambitieux de souveraineté alimentaire. Encore faut-il qu’ils aient les moyens de le faire et qu’ils disposent d’un revenu suffisant pour s’y engager.
Les accords de libre-échange sont des armes de destruction massive de notre agriculture française
Michel Joux : En premier lieu, nous exigeons des prix rémunérateurs pour les producteurs à travers le déploiement de tous les dispositifs prévus par la loi Ega. Cette rémunération suffisante doit s’accompagner d’une maîtrise des charges. Nous refusons à ce titre toutes augmentations nouvelles : redevance eau, redevance pour pollution diffuse… Ensuite, nous entendons dénoncer l’incohérence de l’Etat qui un jour défend la souveraineté alimentaire française et de l’autre autorise l’importation massive en s’asseyant sur l’origine française des denrées, gage de produits sains, sûrs et de qualité. Les accords de libre-échange sont à ce titre des armes de destruction massive de notre agriculture française. Au global, les politiques publiques doivent retrouver de la cohérence. Entre empilement des plans d’aides (Bio, protéines, viticulture, fruits et légumes, etc.) et des normes (IED, PAC, suppression des molécules telles que le glyphosate, le phosmet, etc. sans solutions effectives pour les producteurs), les agriculteurs sont découragés… Ils réclament légitimement une vraie vision d’avenir pour l’agriculture.
Les pouvoirs publics français manquent-ils d’ambition pour leur agriculture ?
Michel Joux : Le manque d’ambition pour nos agriculteurs, nos productions, nos jeunes est aujourd’hui criant. Il nous faut un pacte assorti de moyens et de cohérence pour réarmer l’agriculture française et répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire et de renouvellement des générations en agriculture.
Quels types d’actions sont-elles prévues le 21 novembre ?
M.J. : L’ensemble des FDSEA-JA des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes vont cibler prioritairement l’ensemble de la grande distribution en mettant à l’indexe les produits non origine France, mal étiquetés ou dont le prix ne peut pas rémunérer le producteur. Dans un second temps, les agriculteurs ont prévu de rencontrer leur préfet à l’échelle départementale et régionale.