L'agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes se conjugue au pluriel
Région de montagnes et de prairies, Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par une mosaïque de productions diversifiées et de qualité. La Draaf Aura vient d'en publier un panorama exhaustif.
Région de montagnes et de prairies, Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par une mosaïque de productions diversifiées et de qualité. La Draaf Aura vient d'en publier un panorama exhaustif.

- Un panorama complet de l’agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes
- Combien y-a-t-il d'exploitations agricoles en Auvergne-Rhône-Alpes ?
- Entre 1970 et 2020, plus de trois exploitations agricoles sur quatre ont disparu en Auvergne-Rhône-Alpes
- Les productions animales dominent toujours en Auvergne-Rhône-Alpes mais reculent
- Qui sont les agriculteurs (trices) installé(es) en Auvergne-Rhône-Alpes ?
- En 2020, 22 % des exploitants agricoles sont âgés de moins de 40 ans et 41 % ont 55 ans ou plus
- Un excédent brut d'exploitation inférieur de 26% à la moyenne nationale
- Le taux de pauvreté monétaire des personnes vivant dans un ménage agricole s’élève à 20 % en Auvergne-Rhône-Alpes, contre 16 % en moyenne métropolitaine
- 6 % de la SAU d'Auvergne Rhône-Alpes est irriguée
- L'agriculture et la sylviculture génèrent 73 000 emplois en Auvergne-Rhône-Alpes
Un panorama complet de l’agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes
Parce qu'une connaissance fine, précise et partagée du territoire est un préalable indispensable au déploiement des politiques publiques, la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes a édité un panorama de l'agriculture régionale.
Une "bible", qui offre à la fois une vision d’ensemble de la région et invite à une exploration des spécificités locales, tout en proposant une mise en perspective à l’échelle régionale et nationale.
Combien y-a-t-il d'exploitations agricoles en Auvergne-Rhône-Alpes ?
La région compte 48 500 exploitations agricoles, soit 12 % de l’effectif métropolitain valorisant 2,9 millions d’hectares de surface agricole utilisée (SAU*), soit 11 % de la SAU métropolitaine.
À cela s'ajoutent 84 000 hectares d’estives collectives, non comptabilisées dans la SAU des exploitations. La SAU moyenne des exploitations régionales (59 hectares) est inférieure à la moyenne métropolitaine (69 hectares).
Elle varie fortement en fonction de l'orientation technico-économique, allant de 11 hectares pour le maraîchage-horticulture à 103 hectares pour les exploitations spécialisées en bovins mixte.

Entre 1970 et 2020, plus de trois exploitations agricoles sur quatre ont disparu en Auvergne-Rhône-Alpes
Dans le même temps, la SAU des exploitations s’est réduite modérément (463 000 hectares de moins, soit - 14 %). En conséquence, la surface moyenne par exploitation a presque quadruplé, passant de 16 à 59 hectares. Sur la décennie 2010-2020, le nombre d’exploitations poursuit sa baisse (- 23 %, soit - 2,5 % par an), mais à un rythme moins élevé que lors des périodes précédentes.
Les grandes exploitations sont les seules dont le nombre s’accroît entre 2010 et 2020. La hausse est de 10 % sur l’ensemble de la période, plus marquée qu’à l’échelle nationale (+ 3 %).
La baisse du nombre de structures agricoles de taille moyenne est moins forte dans la région (- 16 %) qu’au plan national (- 21 %). Le nombre de micro et petites exploitations recule respectivement de 31 % et 25 % (- 31 % et - 21 % en France métropolitaine).
Lire aussi : Cartographie de l'emploi agricole en Auvergne-Rhône-Alpes
Les productions animales dominent toujours en Auvergne-Rhône-Alpes mais reculent
Dans la région, 52 % des exploitations sont spécialisées en productions animales (37 % en France), 37 % en productions végétales (52 % en France), 10 % en polyculture-polyélevage (10 % en France). Globalement, toutes les productions sont représentées de manière significative, mais elles sont localisées géographiquement.
Par rapport à la moyenne régionale, trois groupes de départements apparaissent : Allier, Cantal, Loire, Haute-Loire et Haute-Savoie plus spécifiquement tournés vers l’élevage ; Ardèche, Drôme, Isère et Rhône vers les productions végétales ; Ain, Puy-de-Dôme et Savoie plus proches de la moyenne régionale.
La baisse du nombre d’exploitations agricoles entre 2010 et 2020 est plus marquée en spécialisation animale et polyculture-élevage (- 29 %) qu’en spécialisation végétale (- 10 %). La spécialisation horticulture, maraîchage est la seule spécialisation dont l’effectif s’accroît (+ 13 %).

Qui sont les agriculteurs (trices) installé(es) en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Auvergne-Rhône-Alpes dénombre 62 500 exploitants agricoles dont 48 500 chefs et 14 000 coexploitants, soit 12,6 % de l’effectif métropolitain (3e rang).
Ils ont en moyenne 50,4 ans, et 24,5 % sont des femmes. Corollaire de la baisse du nombre d’exploitations (- 23 %), la population des exploitants agricoles se rétracte de 18 % entre 2010 et 2020.
Le nombre d’exploitants diminue dans toutes les tranches d'âge, sauf entre 60 et 75 ans.
En 2020, 22 % des exploitants agricoles sont âgés de moins de 40 ans et 41 % ont 55 ans ou plus
Globalement, la région compte 23 300 exploitations (48 %) dirigées par au moins un exploitant de 55 ans ou plus. La tendance au vieillissement est plus marquée dans les exploitations spécialisées en grandes cultures. La part des exploitants âgés de 55 ans ou plus atteint un maximum dans le Puy-de-Dôme (44 %) et la Drôme (43 %), des niveaux proches du niveau métropolitain. À l’inverse, la Loire et les Savoie enregistrent les proportions les plus faibles, nettement inférieures à celles des autres départements de la région.
Un excédent brut d'exploitation inférieur de 26% à la moyenne nationale
En moyenne 2020-2022, l'excédent brut d'exploitation (EBE) moyen par équivalent temps plein (ETP) non salarié s’élève à 50 600 euros en Auvergne-Rhône-Alpes, inférieur de plus de 26 % à la moyenne nationale. Sans subventions, il serait le plus souvent négatif.
Il existe cependant des différences sensibles entre orientations et une dispersion importante des résultats au sein d’une même orientation technico-économique* (OTEX). Un niveau de charges modéré, conjugué à un montant de subventions plus élevé, permet aux exploitations de la région de compenser en partie une valeur de production plus faible qu’au plan national. Globalement orientée à la hausse, la valeur de la production subit des variations annuelles, du fait de la volatilité des cours et des aléas climatiques. Les charges augmentent. Le résultat régional suit une courbe constamment inférieure à la moyenne nationale. Ces résultats ont un impact direct sur le niveau de vie des ménages agricoles. Ainsi, en 2020, la moitié des personnes vivant dans un ménage agricole ont un niveau de vie inférieur à 20 500 euros, en deçà de la valeur médiane nationale de 22 800 euros.

Le taux de pauvreté monétaire des personnes vivant dans un ménage agricole s’élève à 20 % en Auvergne-Rhône-Alpes, contre 16 % en moyenne métropolitaine
Cependant, le niveau de vie des personnes vivant dans des ménages agricoles est très disparate : en moyenne, plus élevé en viticulture, grandes cultures, maraîchage-horticulture qu’en élevage bovin, ovin, caprin ou d'autres herbivores et en polyculture, polyélevage.
Les écarts de niveaux de vie sont aussi plus marqués en maraîchage, horticulture : les 10 % des ménages les plus aisés ont un niveau de vie supérieur à 46 300 euros en 2020, soit 5 fois celui des 10 % les moins aisés, dont le niveau de vie est de 8 600 euros.
La pauvreté monétaire est la plus fréquente parmi les ménages agricoles spécialisés dans l'orientation ovins, caprins ou autres herbivores. À l’inverse, elle est moins courante en viticulture ou grandes cultures.
Les niveaux de vie moyens les plus bas se rencontrent dans la Haute-Loire, le Cantal, la Loire et l'Ardèche, tandis que les niveaux les plus élevés sont enregistrés dans les départements des Savoie et de l’Ain.
Pour aller plus loin : Le panorama complet est accessible ici.
6 % de la SAU d'Auvergne Rhône-Alpes est irriguée
Cela représente : 8 600 exploitations irrigantes en 2020 pour un total de 173 000 ha irrigués. Entre 2010 et 2020, les surfaces irrigables ont augmenté de 18 %, dans la région. Le nombre de Projets Territoriaux de Gestion de l’Eau (PTGE) dans la région s’accroît également, avec 28 projets adoptés et 6 en cours d’élaboration au 1er septembre 2024. Cette dynamique s’inscrit dans un objectif de gestion collective et durable de la ressource en eau entre les divers acteurs, qu'ils soient agricoles, industriels ou touristiques. Le principal mode d'irrigation est l'aspersion. Il couvre 88 % des surfaces irrigables, particulièrement en grandes cultures. Les autres techniques d’irrigation sont surtout utilisées en arboriculture et viticulture. En ce qui concerne l’origine de l'eau, la répartition entre réseaux collectifs et individuels est équilibrée. Dans les réseaux individuels, 37 % de l'eau prélevée provient des eaux souterraines, 21 % des réservoirs et retenues collinaires, et 20 % des eaux de surface.
Lire aussi : En 2025, l'irrigation coûtera plus cher
L'agriculture et la sylviculture génèrent 73 000 emplois en Auvergne-Rhône-Alpes
- 2,35 milliards d’euros de valeur ajoutée sont générés pour la branche agriculture et sylviculture et 4,62 milliards d’euros pour la branche agro- alimentaire.
- La part des emplois agricoles, sylvicoles et agroalimentaires dans l’emploi total est proche de la moyenne nationale, avec 4,3 % contre 4,7 %. En revanche, la proportion en valeur ajoutée est plus faible : 2,7 %, contre une moyenne métropolitaine de 3,8 %.
- Durant l’ensemble de la période 2000-2020, la contribution économique de la branche agricole et sylvicole est restée relativement stable, avoisinant les 2,3 milliards d’euros.
- Parallèlement, celle de la branche agroalimentaire est passée de 3,5 milliards à 4,6 milliards d’euros. Toutefois, l’importance des deux branches dans l’ensemble de la valeur ajoutée régionale totale se réduit sur la période.
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