François Fillon en tête aussi dans le Cantal
Si le score entre les deux promus du premier tour est plus serré dans le département, les Cantaliens ont aussi placé en tête François Fillon et disqualifié le retour de Nicolas Sarkozy.
2016 semble bien vouée à faire déjouer tous les sondages pré-électoraux. Si on savait en effet François Fillon dans un élan positif à l’issue du dernier débat de la primaire de la droite et du centre, personne ne s’attendait à le voir distancer aussi largement le grand favori, alias Alain Juppé, et l’ancien président Nicolas Sarkozy, sorti dès le premier tour. Si ces deux derniers ont mieux résisté dans le Cantal que sur l’échiquier national, le département n’a cependant pas inversé la hiérarchie dimanche. Les Cantaliens, qui se sont eux aussi fortement mobilisés(1) (9 269 votants, soit 7,8 % des inscrits sur les listes électorales de fin 2015), ont placé en tête l’ancien Premier ministre, qui devance de près de 300 voix et 3 % Alain Juppé (37 % contre 34 %). Fillon arrive en tête dans 23 des 40 bureaux de vote cantaliens, très nettement sur Aurillac Doumer, Massiac, Vic-sur-Cère, Pierrefort. Juppé le devance dans 15 bureaux (dont Vézac, Murat, Salers, Mauriac, Ydes...) tandis que Sarkozy ne remporte que deux bureaux (Valuéjols et Chaudes-Aigues). Un scénario qui exauce les vœux les plus ambitieux de Bernard Raoux (LR), référent de François Fillon pour le Cantal : “Je suis ravi du résultat obtenu par François Fillon. Je n’ai jamais douté de ses capacités à devenir président de la République. Je remercie mon équipe et toutes les personnes qui ont oeuvré avec efficacité pour cette réussite. C’était très difficile dans un département plutôt acquis à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Par contre, j’ai la certitude que pour le deuxième tour, François Fillon saura convaincre tous les indécis pour réussir l’alternance.” Dans le camp des Juppéistes, on ne marque pas le coup et on se réjouit même officiellement de l’affiche du second tour, à l’image de Vincent Descœur, porte-parole de campagne de Juppé pour le Cantal : “J’observe avec satisfaction un meilleur score d’Alain Juppé dans le Cantal qu’au niveau national ; mais le profil des deux finalistes me convient parfaitement. Ils ont la capacité à réussir l’alternance dont nous avons besoin et l’étoffe pour redonner tout son lustre à la fonction présidentielle. J’avais fait le choix d’Alain Juppé car je partage son approche de l’organisation territoriale : des Départements qui ont leur place au sein de grandes Régions. Celui qui sortira du second tour sera le candidat de tous. Il y aura peut-être des positions qui seront infléchies ou amendées. Il nous appartiendra de faire entendre notre voix d’ici l’élection présidentielle.”
“Phénomène Fillon”
Soutien indéfectible de Nicolas Sarkozy, le député LR Alain Marleix ne cède pas à la déception : “J’ai soutenu Nicolas Sarkozy par fidélité : j’ai été son ministre pendant trois ans et demi et cela a permis au Cantal d’avoir de nombreuses aides. J’ai participé à trois gouvernements de François Fillon et c’est donc normal et légitime que je le soutienne aujourd’hui. Il y a à l’évidence un “phénomène Fillon” ; son positionnement correspond à ce qu’attendent les Français : son âge, son expérience, sa stature internationale, son calme, son autorité naturelle... Pour autant, le président de la fédération LR du Cantal que je suis ne se prononce pas en son nom et chacun votera comme il l’entend.”
Succès de participation
Déçus mais fiers de la campagne menée par leur challenger, les soutiens cantaliens de Bruno Le Maire veulent retenir le meilleur de cette primaire inédite à droite : “Le premier tour de la primaire de la droite et du centre a été un succès, relève Julien Vidalinc, relais cantalien de Bruno Le Maire. Cette formidable participation démontre l’aspiration forte à l’alternance et que les Français restent attentifs à la politique. Sur ce premier tour, la tendance cantalienne est la même qu’au niveau national. Déçue par le score, notre équipe est fière d’avoir fait campagne, d’avoir donner vie à cette campagne. Bruno Le Maire a porté un rafraîchissement des idées et une offre politique nouvelle. Les électeurs ont préféré jouer l’assurance, le vote utile et je respecte ce choix. Je reste persuadé que Bruno Le Maire sera, demain, un acteur majeur du redressement dont le pays à besoin.” Un Bruno Le Maire qui a lui aussi apporté son soutien à François Fillon au second tour. Désigné par la Haute autorité de cette primaire pour superviser l’organisation de cette élection dans le Cantal qui a mobilisé au premier tour 300 personnes, élus, bénévoles, et militants dans 40 bureaux de vote, Eddy Raulin constate “avec satisfaction que les Cantaliens se sont mobilisés nombreux (…) Sans nul doute, la mobilisation sera plus forte dimanche pour le deuxième tour qui choisira notre candidat à l’élection présidentielle du printemps 2017. Je dois souligner aussi, en tant que secrétaire départemental de la fédération du Cantal, la position prise par Nicolas Sarkozy qui a fait preuve d’une très grande responsabilité et l’unité de notre famille politique. C’est un bel exemple de démocratie”.
(1) En France, selon les dernières estimations, la participation dépasserait les 4 millions de votants.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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