Fourrages : des stocks mais une qualité hétérogène
Un tour d’horizon avec les GVA a permis de dresser un premier bilan. Si les granges devraient globalement se remplir, la qualité est elle variable.
L’union du Cantal a sollicité les conseillers de la Chambre d’agriculture des différentes zones fourragères pour recueillir les premiers retours des exploitants sur les récoltes de fourrage à mi-juillet.
Région Saint-Flour
Les fenaisons sont quasi terminées en zone basse car les agriculteurs ont eu une période de temps favorable depuis le 4 juillet qu’ils ont optimisée avant le retour des orages annoncés le 11 juillet. En zone plus haute, les fenaisons ont débuté et se poursuivront dès que le temps le permettra. Les échanges des conseillers des GVA de la région avec les exploitants concluent à des rendements en foin globalement importants (on atteint facilement les 6 voire 7 t. de MS/ha sur certains secteurs et parcelles), qui ont permis la reconstitution de stocks. Les conditions de récolte ont par ailleurs été bonnes, peu de foin aura été mouillé malgré de petits orages localisés sur Saint-Flour nord, Massiac début juillet ou sur Chaudes-Aigues. Le premier bilan qualitatif est lui plus hétérogène : qualité probablement moyenne pour les premières coupes de foin, sur des parcelles qui avaient épié depuis longtemps et qui sont restées les pieds dans l’eau ; qualité satisfaisante pour les secondes coupes derrière ensilage et enrubannage, profitant d’une bonne repousse avec de l’eau et du soleil. En montagne, la pousse a été tardive et la récolte est en cours avec une qualité estimée bonne et des rendements “normaux”. Pour les premières coupes de foin, récoltées fin juin / tout début juillet et pour certaines pas suffisamment ressuyées, il convient d’être vigilant au risque de montée en température du fourrage. Auparavant, pour les premières coupes, les chantiers d’ensilage ont été difficiles à gérer faute de fenêtres météo suffisantes sur des terres gorgées d’eau. Les coupes précoces sur les sols drainant ont été de bonne qualité et ont permis de bonnes repousses. Les coupes plus tardives se sont faites sur des parcelles épiées, la qualité du fourrage s’en ressentira. Le pâturage a été également difficile à gérer cette année : parcelles détrempées, pousse de l’herbe importante. Résultat : des refus sur les parcelles et un piétinement qui a abîmé quelques parcelles. L’herbe étant devenue dure et épiée, certaines parcelles initialement prévues pour être pâturées ont dû être fauchées. Globalement, les agriculteurs sondés sont satisfaits à la fois des stocks obtenus, permettant de remplir les granges, et d’avoir pu faner dans de bonnes conditions, ce qui n’était pas acquis au vu de la météo de juin.
Allanche-Cézens-Paulhac...
Là où les campagnols ont eu un impact modéré, les rendements sont bons, normaux voir légèrement supérieurs à la moyenne. C’est le cas notamment des vallées de l’Alagnon, de la Santoire et de l’Allanche. Dans les zones intermédiaires de Chalinargues, Dienne, Chavagnac, les rendements peuvent être impactés par les campagnols sur certaines parties de ces communes avec une perte allant de 30 à 50 %. Sur les zones fortement impactées par le rongeur (Pradiers, Landeyrat, Vernols), les pertes sont importantes cette année estimées à 60 % environ. Les campagnols et taupes travaillent encore sur les zones intermédiaires, peu en revanche sur les zones fortement touchées.
Région de Mauriac
Les stocks sont au rendez-vous cette année contrairement à la qualité des fourrages, jugée au mieux moyenne, voire médiocre. Il y a eu peu de fauches précoces par enrubannage ou ensilage du fait de la présence de terre et de conditions très humides. Cependant, les éleveurs qui avaient réalisé de la lutte précoce contre les rats taupiers témoignent d’une bonne qualité et quantité sur ce type de récolte. Les secondes coupes sont également prometteuses. Pour les fauches en foin : les rendements sont assez bons à très bons dans l’ensemble, mais la qualité sera inférieure à celle de 2015 car la récolte s’est faite à un stade un peu tardif. En conclusion, on peut dire que 2016 est un millésime quantitatif. Le déprimage avait toute sa place cette année et a permis de récolter du foin de bonne qualité dans de bonnes conditions climatiques (la semaine dernière notamment). Cependant, la situation est hétérogène, en particulier sur des secteurs très altérés par les attaques de rats taupiers (pullulation printemps) où la lutte en basse densité n’a pas pu être effectuée (auzers, une partie Moussages,...). Les pâtures ont été en revanche, ici aussi, fortement altérées par les conditions humides, la repousse est actuellement ralentie en raison d’une croûte de surface. Un salissement important de ces parcelles par des adventices est par ailleurs constaté. Les rats sont eux toujours actifs et très visibles suite aux fauches, la lutte collective s’impose en basse densité pour éviter une mauvaise surprise cet automne. Du côté des cultures annuelles, les céréales s’avèrent fragilisées par les maladies fongiques du fait de l’excès de précipitation et globalement le manque de chaleur pénalise les maïs. Il faut s’attendre à des récoltes tardives à la rentrée pour ces derniers, sauf si les températures évoluent très positivement durant l’été.
Région de Saignes-Champs
Pour les parcelles les plus précoces, fauchées tôt, la quantité est au rendez-vous mais la qualité risque d’être moyenne (crainte sur les enrubannages). Globalement, les quantités récoltées sont bonnes sur le secteur. Le foin récolté début juillet est d’une qualité moyenne pour les parcelles non déprimées, et bonne voire très bonne sur les déprimages. La présence de rats taupiers en faible densité est observée en différents points après les fauches : Bassignac (Charlus), Le Monteil, Lanobre, Sauvat, Champs/Marchal.
Secteur d’Aurillac-Vic
Les premiers constats recueillis auprès d’adhérents du GVA font état de bonnes premières coupes dans les vallées, en quantité. La qualité est plus variable selon les secteurs et des dates de récolte - souvent trop tardives. Quelques luzernes auraient souffert de l’excès d’eau. À noter que des surfaces de stocks avaient dues être utilisées pour la pâture fin mai pour compenser des estives attaquées par les rats. Sur les montagnes, il manque quelques bottes à l’hectare dans les zones touchées par les rats, mais quantité et qualité sont globalement là. En revanche, la pousse de l’herbe sur les pâtures est très variable avec des irrégularités y compris sur des zones re-semées. L’inquiétude persiste pour la pâture d’automne car les rats taupiers sont de retour et re-travaillent sur les plateaux d’altitude (au-dessus Raulhac notamment).
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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