Fin des calamités : « beaucoup d'apiculteurs ne pourront pas suivre »
Le 8 février, le Sénat débattait du nouveau système de gestions des risques climatiques, qui supprime le dispositif des calamités agricoles au profit des contrats d'assurance. Ce dispositif qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2023 est vivement critiqué par le secteur apicole qui craint la précarisation des exploitants.
Les gelées tardives de 2021 auront, une fois de plus, cruellement rappelé aux apiculteurs lozériens qu'ils étaient en première ligne face au bouleversement climatique. Cette année, comme en 2019, la cinquantaine d'apiculteurs professionnels du département a été contrainte de déclencher le dispositif public des calamités agricoles au vu de leurs pertes, avoisinant en moyenne 50 % de la récolte.
Henri Clément, apiculteur depuis plus de 30 ans en Lozère et secrétaire générale de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF) s'attend à ce qu'une aide financière soit accordée au printemps prochain. « Notre secteur est une petite économie. Nous avons peu d'aides, c'est notre fierté mais aussi notre fragilité. Les calamités, c'est ce qui nous permet de passer le cap et de compenser un peu les mauvaises récoltes », explique-t-il.
Droits deux fois plus faibles pour les non-assurés
Autant de raisons pour le représentant des apiculteurs lozériens de déplorer la suppression par le gouvernement de ce « mécanisme de solidarité nationale », qui existait depuis 1964. Discutée par le Sénat le 8 février, la « réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture » entend fonder un nouveau système centré autour des « assurances multirisques climatiques » (MRC) subventionnées par l'État.