Filière ovine : L’élevage ovin offre un avenir prometteur
Jeudi 6 avril, l’EPL de Saint-Flour(1) a organisé pour la première fois une journée destinée à promouvoir les spécificités du lycée et à mettre en avant les perspectives de la filière.
Jeudi 6 avril, il y a eu du mouton à la cantine de l’Établissement public local d’enseignement agricole (EPL) de Saint-Flour. Pas du congelé importé de Nouvelle-Zélande, mais de l’agneau du Cantal issu d’un élevage du coin. Car ce jour là, et pas que dans l’assiette, c’était la journée du mouton au lycée agricole. Une journée pour démontrer que l’élevage ovin est innovant et porteur. “C’est la première fois qu’on organise une journée technique ovine, a indiqué Marie-Laure Tirel, directrice du CFPPA de Saint-Flour. En s’appuyant sur les deux spécificités de notre établissement, on a voulu mettre en avant la filière ovine et favoriser la rencontre entre apprenants(2) et professionnels.”
Un métier innovant et porteur
“La production ovine peut intéresser les jeunes : elle bouge énormément, met en place de nouvelles pratiques, notamment dans l’agroécologie, et offre des perspectives d’emplois avec une assez bonne rémunération”, a ajouté de son côté Antonin Guigue, directeur de l’exploitation agricole. Il y a du bon à se lancer dans le mouton. “Le cours de l’agneau augmente sur le long terme, les coûts de production se stabilisent, la viande importée est moins concurrentielle qu’avant, la Pac est favorable à la production ovine, les résultats techniques s’améliorent et enfin, l’élevage ovin renvoie une bonne image”, a exposé Laure Oger de Copagno. Dans le Cantal, la filière ovine compte 151 élevages de plus de 50 brebis - historiquement concentrés autour de Saint-Flour et de Ruynes-en-Margeride - avec une forte proportion (54 %) de chefs d’exploitation de plus de 50 ans sans successeur.
Fort potentiel de reprise
“Il y a un vrai potentiel de reprise”, a indiqué Caroline Barthélémy, conseillère ovine à la chambre d’agriculture du Cantal. En 2016, trois porteurs de projet seulement ont déposé un dossier d’installation aidée en production ovine. Pourtant, la conseillère l’a rappelé, il y a de bonnes raisons de s’installer en ovin : investissements limités, retour sur investissements rapide, manque d’agneaux sur les marchés,… Et puis l’agneau français a un autre atout fort : des démarches qualité nombreuses dans le cadre de filières organisées. Sans oublier la diversité des systèmes et des races qui permet de s’adapter aux territoires et aux débouchés. Bref, la production ovine est une filière intéressante, à une condition : se former techniquement. “C’est la base des futurs résultats, le pivot de l’efficacité économique”, a prévenu Caroline Barthélémy.
(1) En partenariat avec Fedatest, la MSA, Copagno, CTH, la chambre d’agriculture du Cantal et la chambre régionale, l’Inra, la clinique vétérinaire de la Haute-Auvergne, l’Acuct...
(2) Des lycéens, des apprentis et des stagiaires de l’EPL de Saint-Flour, mais aussi des établissements de Brioude et d’Yssingeaux.