Aller au contenu principal

Fermoscopie : la filière bovins viande fragilisée

En dix ans, les moyens de production ont augmenté de 20 % mais la rentabilité est, elle, en diminution de 8 %. Cerfrance Terre d’Allier fait le point sur la filière bovins viande de l’Allier.

Cerfrance terre d’Allier lance sa chaîne Youtube Fermoscopie et présente un bilan, filière par filière :
https://www.youtube.com/watch?v=jHnPDK64mUE
Cerfrance terre d’Allier lance sa chaîne Youtube Fermoscopie et présente un bilan, filière par filière :
https://www.youtube.com/watch?v=jHnPDK64mUE
© CERFRANCE TERRE D’ALLIER

Chaque année, Cerfrance Terre d’Allier fait le point sur la santé financière des différents ateliers constituant la ferme bourbonnaise. Cette semaine, intéressons-nous à l’atelier bovins viande à partir d’un échantillon de 745 exploitations.

Des aléas climatiques récurrents

L’année 2020 a été, comme les deux précédentes, marquée par les aléas climatiques et, bien sûr, la sécheresse. Les éleveurs ont été particulièrement impactés. À cela s’ajoute la crise sanitaire qui ne les a pas, certes, touchés directement mais qui a fortement influencé les marchés de la viande. Les habitudes de consommation ont véritablement changé comme le précise Cécile Vitoux, conseillère d’entreprise à l’agence de Gannat de Cerfrance terre d’Allier : « La part de viande hachée a dépassé les 50 % de la consommation totale de viande bovine. Une situation qui s’est véritablement amplifiée depuis le premier confinement, au début de l’année 2020 ».

Développement de la vente directe

A la marge, les gens qui font de la vente directe ont vu leur activité se développer et leur clientèle s’étoffer. Confirmation de Cécile Vitoux : « C’est un concept qui fonctionne bien dès lors que le cout de production et la commercialisation sont maîtrisés. Des plus en plus d’éleveurs s’orientent vers ces ventes en local dans le but de sécuriser leur source de revenus mais surtout dans une démarche de satisfaction client/producteur. Le marché existe vraiment et cette orientation vers la diversification s’inscrit dans de nombreux projets d’installations ».

Effondrement des prix

des broutards

Sur l’année 2020 on distingue DEUXpériodes : un premier semestre avec des cours constants depuis 2019 en broutards et laitonnes et un prix des animaux de boucherie à la peine. Dés le début d’été la tendance s’inverse. Cécile Vitoux complétant : « Malheureusement la production en place dans le département de l’Allier ne correspond plus aux attentes des marchés. Actuellement il y a une demande forte de jeunes femelles pour de l’engraissement. Il y a lieu de s’interroger quant à l’avenir de la commercialisation des broutards face au développement de cette filière de jeunes femelles à l’export mais aussi sur l’avenir de ces tendances : vont-elles se confirmer, vont-elles évoluer dans une autre direction ? Les exploitations devront faire preuve d’une grande souplesse d’adaptation et ce n’est pas chose évidente pour elles ! ».

Des exploitations biologiques très dépendantes des aides

Le secteur de la production en viande biologique est peu développé sur notre département  comme le précise Cécile Vitoux : « Nous pouvons tout de même analyser les données de ce groupe d’éleveurs : leur EBE moyen/ha est supérieur de 26 € par rapport aux conventionnels car ils bénéficient de 51 € d’aides en plus ». Des exploitations très dépendantes des subventions bio jusqu’à maintenant. Des aides qui ont tendance à diminuer progressivement. Une situation qui pourrait avoir un impact pour Cécile Vitoux : « Le niveau d’EBE risque d’évoluer avec la prochaine PAC. Au niveau de la vente des femelles, c’est 72 % qui s’écoulent sur le marché et seulement 41 % des mâles. Localement, ne sont valorisées que les bêtes finies. Il y a sans doute encore beaucoup du travail à réaliser pour se positionner sur le marché du bio ».

Fragilisation de la santé financière

Les nouveaux zonages ICHN  (indemnité compensatoire de handicaps naturels) instaurés depuis la PAC 2019, ont permis une progression des revenus dans les secteurs géographiques concernés, même si, cette situation reste à la marge car les exploitations ciblées, uniquement en production bovine, sont peu nombreuses.  Au cours de l’année 2020, les aides sécheresses n’ont pas été négligeables et ont limité la baisse des revenus. Par rapport à 2018, on enregistre une augmentation des aides de 66 € par hectare. Par contre, l’EBE a baissé de 25 € entre 2018 et 2020.  Une santé financière des exploitations en bovins viande qui se fragilise depuis trois ans. Si les plus solides financièrement font face, elles sont de plus en plus nombreuses à glisser vers une situation risquée.

S’adapter aux marchés

Quant aux perspectives d’avenir, se pose la question de la place de l’export pour les animaux français par rapport aux demandes du marché. Comment s’adapter à des marchés qui peuvent rapidement changer avec des productions à long terme ?

La reforme de la PAC et ses objectifs restent à définir et ses incidences sur les différentes productions ne peuvent être appréciées, qu’il s’agisse des contraintes environnementales, des labels ou du bien-être animal. Les exploitations devront trouver leur équilibre par rapport à ces attentes

Les plus lus

Dorine Pouderoux
Dorine Pouderoux dans le rôle d'Esmeralda dans le "Bossu de Notre-Dame"

La jeune Murataise Dorine Pouderoux interprète Esmeralda dans “Le bossu de Notre-Dame” actuellement au théâtre de la…

Groupe de jeunes gens en visite à Rungis, revêtus de blouse de protection
Devenir agriculteur : bien plus qu’une question de production...

Dix futurs installés ont suivi la formation Devenir chef d'exploitation agricole des Jeunes agriculteurs du Cantal : dix jours…

Tournée d'IA le dimanche : un accord trouvé entre la direction d'Altitude et les inséminateurs

Les tournées d'insémination pourraient reprendre le dimanche à compter du 24 novembre prochain, annonce la direction du groupe…

Revalorisation des pensions, retraite minimum à 85% du SMIC, équité des droits...Les retraités agricoles ne baissent pas les armes

Depuis l'annonce du gel de six mois de la revalorisation des retraites, les responsables de la section régionale des anciens…

Ville vue du ciel inondée avec de l'eau entre les maisos-ns
Cantal : il n'y a pas que le ciel qui peut nous tomber sur la tête...

Une exposition visible aux Archives départementales relate et illustre les principaux risques naturels auxquels l’État et ses…

Jeune femme caresse le museau d'une vache dans un pré.
Et si vous compreniez mieux vos vaches pour gagner en confort et sécurité ?

L'accident en élevage ne doit pas tout au "pas de chance". Mieux comprendre le fonctionnement de ses bovins permet d'éviter…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière