Et maintenant, la menace du sérotype 1 de la FCO
Alors que tout le cheptel cantalien n’est pas encore vacciné contre le sérotype 8 de la maladie, la proximité de la souche 1 du virus inquiète éleveurs et négociants.

La page du site Internet du ministère de l’Agriculture, actualisée au gré des nouveaux foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO), prend de plus en plus des allures d’une carte d’un état-major traçant l’évolution de ses troupes engagées dans l’Hexagone. Sauf que l’ennemi est ici silencieux, invisible, avec un profil qui se diversifie. On croyait pouvoir contenir la propagation d’une épizootie descendue du Nord-Est de l’Europe via son sérotype 8, c’est un nouveau front qui menace désormais le Massif central avec l’apparition en Dordogne d’un cas de sérotype 1 du virus. Un foyer qu’ont du mal à expliquer les autorités sanitaires.
Inquiétudes
“Scientifiquement, ce cas est difficile à analyser, le sérotype s’étant jusqu’alors diffusé par des flux Ouest-Est, le long de la vallée de la Garonne, d’où les foyers recensés en Gironde, dans le Tarn, le Tarn-et-Garonne, commente Christian Salabert, directeur des services vétérinaires du Cantal (DDSV). Il pourrait par contre s’agir d’un mouvement d’animaux sans respect des règles drastiques en vigueur”. Si le DDSV se veut pour l’heure prudent sur la poursuite d’une avancée vers le Nord-Est de cette souche de la FCO, les inquiétudes se font vives du côté des responsables agricoles et des négociants de bestiaux.
Le spectre d’un nouveau blocage commercial
Confrontés aux conséquences commerciales d’un premier blocage des mouvements d’animaux au printemps, les acteurs de la filière redoutent que ce scénario ne se reproduise avec une gravité accentuée. Si le Cantal devait en effet être concerné par un périmètre réglementé pour ce sérotype, la vaccination contre cette souche deviendrait obligatoire en pleine campagne automnale d’export des animaux maigres, sachant qu’une immunisation complète de 60 jours serait alors la règle. Si on n’en est pas là, chacun appelle cependant au maximum de précautions : désinsectisation des animaux, valable quel que soit le sérotype, et poursuite de la vaccination contre le sérotype 8, bien présent lui dans le Cantal. Des pratiques avec lesquelles les éleveurs pourraient bien être obligés de composer dans les années à venir devant l’émergence en Europe continentale de maladies et crises sanitaires. Une épée de Damoclès de plus en cette rentrée, dont se seraient bien passés les éleveurs et qui laisse un goût amer aux responsables de la FDSEA, qui n’hésitent pas à dénoncer une gestion “désastreuse” de la campagne vaccinale par les autorités sanitaires françaises.