Enjeux agricoles forts, la France peu investie
Un rapport commandé par le ministère des Armées plaide pour que la France intègre la menace de la géo-ingénierie solaire dans sa stratégie de défense. Les auteurs n’ont recensé aucun projet de modélisation des effets de ces techniques – dont la plupart auraient une forte incidence sur l’agriculture.
Dans une note de synthèse, récemment publiée par l’Observatoire Climat-Défense, sur les enjeux de la géo-ingénierie solaire, l’Iris (cercle de réflexion) et la DGRis (direction générale des relations internationales) mettent en garde contre les risques liés au déploiement de ces procédés de modification du climat, et font six recommandations au ministère des Armées. D’une part, ils plaident pour intégrer cette technologie aux stratégies de défense et au positionnement de la France dans les discussions internationales, où elles ne font pour l’instant l’objet d’aucun cadre de gouvernance multilatéral. D’autre part, ils proposent d’améliorer les connaissances, pour évaluer les « opportunités et risques pour la France » et « anticiper la capacité de différents acteurs à maintenir une avance technologique leur permettant de déployer unilatéralement la technologie à grande échelle ».
Le rapport porte sur quatre techniques (éclaircissement des nuages marins, amincissement des cirrus, injection d’aérosols stratosphériques, miroirs spatiaux) et seul l’éclaircissement des nuages marins n’est pas associé, par les auteurs, à une « réduction des rendements agricoles ». Dans une étude parue en 2018 sur les effets de l’injection d’aérosols stratosphériques pour les rendements agricoles, des chercheurs avaient calculé que les effets négatifs des techniques (ex. perte de luminosité) annulaient leurs effets positifs (ex. atténuation des hausses de température), à l’échelle mondiale.