EMPLOI. Le recrutement des saisonniers s'annonce tendu
Une réunion à destination des arboriculteurs s'est tenue à Juillac. Objectif, préparer la campagne de recrutement des saisonniers.
L'Anefa*du Limousin, Pole Emploi et la FDSEA ont organisé le 05 juillet dernier à Juillac une réunion avec les arboriculteurs afin de préparer la campagne de recrutement des saisonniers. Directeur du pôle emploi de Brive, Frédéric Sedan n'a pas caché que celle-ci risquait d'être difficile. « Par rapport à l'avant Covid, la tendance du marché du travail s'est inversée. Sur le bassin de Brive, le taux de chômage est de 6,6 % et nous considérons que le plein emploi est atteint à 6 %. 5000 demandeurs d'emploi, dont la moitié rencontre des problèmes de mobilité, sont recensés en catégorie A pour plus de 7000 offres ». Ajoutons à cela que les emplois de saisonniers agricoles n'arrivent qu'au 17ème rang parmi les préférences des personnes inscrites à Pole emploi.
Des actions seront déployées
Pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre, le secteur doit se montrer attractif. Plusieurs actions seront menées à commencer par la mise en place du Point Pommes dès le 25 août, et par lequel tous les demandeurs d'emploi devront passer. Un forum recrutement sera organisé à Objat le 30 août, et une campagne de communication active sera déployée sur les réseaux sociaux. L'Anefa reconduira le dispositif bus « sous réserve que les entreprises trouvent des chauffeurs, eux aussi très recherchés. » Enfin, l'idée d'un « blablapom' » est aussi envisagée pour faciliter l'acheminement des saisonniers sur les exploitations.
Sécuriser ses embauches
Régis Mouneau de la FDSEA a distribué des conseils aux arboriculteurs concernant les procédures de recrutement, la formalisation des contrats, l'attitude à adopter en cas d'absence d'un saisonnier ou à l'inverse, lorsque l'exploitant souhaite prolonger son contrat. Face aux difficultés de recrutement en « local », nombre d'agriculteurs réfléchissent à se tourner vers un public étranger. Les démarches ont été simplifiées pour les ressortissants hors UE, avec la mise en place de plateformes interrégionales. Mais les risques de faux-papiers sont toujours réels et Régis Mouneau insiste sur la nécessité d'envoyer à la Préfecture titres de séjours et de travail au moins 48h à l'avance. Beaucoup pensent naturellement aux ukrainiens qui bénéficient d'un statut dérogatoire ; une simple autorisation provisoire de séjour leur donnant le droit d'exercer immédiatement une activité professionnelle dans l'Hexagone. « Mais beaucoup sont des femmes avec enfants et se sont concentrées dans les villes. Finalement, peu d'ukrainiens sont à même de répondre aux besoins des arboriculteurs » prévient Régis Mouneau.
La question du logement
La capacité de l'agriculteur à proposer un logement reste un élément déterminant pour sécuriser ses besoins en main d'oeuvre. « Différents montages sont possibles, selon que le logement appartienne à l'exploitant en nom propre, à l'entreprise ou à un tiers » détaille Régis Mouneau. « Une approche collective est aussi possible ». La FDSEA et ses partenaires proposeront, après la récolte l'organisation d'une rencontre avec Actionlogement, pour que les pomiculteurs corréziens s'approprient mieux les aides et soutiens en la matière.