Du lait stérilisé longue conservation à la ferme
Sylvain et Richard Duchet associés du Gaec du Pché à Ste Eugénie de Villeneuve inaugurent leur atelier d’embouteillage de lait longue conservation. Une première à la ferme.
Sylvain et Richard Duchet associés du Gaec du Pché à Ste Eugénie de Villeneuve inaugurent leur atelier d’embouteillage de lait longue conservation. Une première à la ferme.
Éleveurs laitiers à Ste Eugénie de Villeneuve en Haute-Loire, Sylvain et Richard Duchet, associés du Gaec du Pché, ont choisi de transformer une partie du lait produit, mais sur une voie innovante ; ce samedi 16 mars, ils inauguraient leur ligne de conditionnement de lait stérilisé en bouteilles ou poches. S’il existe plusieurs installations en ferme d’embouteillage de lait, ils sont rares ceux qui stérilisent pour une conservation longue durée. Et c’est là le pari des frères Duchet qui veulent commercialiser auprès d’artisans boulangers, pâtissiers, glaciers, traiteurs, dans les magasins de producteurs ou dans les petites et moyennes surfaces, et dans les collèges, lycées et autres cantines, et ce parfois loin de leur exploitation.
Ce projet a été mûri à l’installation de Richard qui a quitté son emploi de commercial pour rejoindre son frère sur l’exploitation familiale en 2022 au départ en retraite de Michel leur père. Avec une soixantaine de laitières de toutes races et toutes couleurs, élevées sur 100 ha dont 25 de cultures (céréales, maïs et 3 ha de Lentille), leur objectif c’est d’aller vers le maximum d’autonomie. En bio depuis 2016, leur système d’exploitation souffre aujourd’hui de sécheresses à répétition, qui les obligent à acheter pour nourrir leur troupeau. Ils ont donc fait le choix de maîtriser la production laitière, et de valoriser au mieux le lait.
30 000 litres en bouteilles
Ils produisent donc 300 000 litres de lait par an, vendus à Sodiaal, et depuis quelques mois transforment ou plutôt conditionnent 30 000 litres pour le commercialiser stérilisé avec une conservation de 6 mois. L’ancien bâtiment de stockage de fourrages, qui jouxte la laiterie, a donc été transformé en atelier de conditionnement du lait. Les deux frères ont fait tous les travaux pour y installer embouteilleuses et machines à mettre en poches, stérilisateur et matériels de conditionnement.
« Ça n’a pas été facile car il n’existe pas en France d’installation similaire. Nous avons dû rechercher sur internet les machines nécessaires pour installer notre unité ». Le démarrage a été un peu chaotique, et les éleveurs ont eu quelquefois les pieds dans le lait, mais désormais tout est entré dans l’ordre ou presque. L’investissement total s’est monté à
300 000 € sur lesquels le Gaec a touché des aides (40% sur 200 000 €) dans le cadre du Plan bâtiment. Dans le même temps, ils ont construit un hangar à fourrage avec une toiture équipé en panneaux photovoltaïques pour une autonomie en électricité sur la ferme.
Souplesse dans l’organisation
Le choix du lait longue conservation permet aux frères Duchet d’organiser leur travail en fonction de leurs disponibilités : « on n’a pas la contrainte journalière comme ceux qui font du frais, explique Sylvain. La mise en bouteilles est fonction du temps disponible et de la demande de nos clients ». Pour satisfaire la demande, les éleveurs proposent 3 packagings, des bouteilles verres de 75 cl et des poches plastiques de 1 litre ou 5 litres. Ils réfléchissent à une solution pour recycler les bouteilles ; pour les poches ce n’est pas possible. Pour les livraisons, ils font les déplacements jusque dans le sud de la France à raison d’un tous les 15 jours. Cette activité est néanmoins chronophage, et les associés du Gaec du Pché doivent aussi assurer le suivi de leurs animaux et le travail des terres. Ils ont donc fait le choix d’embaucher un ouvrier à temps partiel pour se libérer du temps.
Dans les mois à venir, ils veulent consolider cette branche de leur activité en continuant à rechercher des clients ; le passé de commercial de Richard est un atout dans ce domaine. Internet, le bouche à oreille, des annonces via Haute-Loire Bio par exemple… leur ont permis de prendre les premiers contacts.
Leur souhait, étoffer et fidéliser leur clientèle, et surtout gérer le volume.