Du bon miel pour les enfants, les secrets de fabrication !
jeudi 12 août, comme tous les ans au Chambon depuis 5 ans, le centre de loisirs de Tulle reçoit Yves Delaunay et sa femme Geneviève, apiculteurs à Perpezac-le-Noir pour l'extraction du miel du rucher installé sur place.
jeudi 12 août, comme tous les ans au Chambon depuis 5 ans, le centre de loisirs de Tulle reçoit Yves Delaunay et sa femme Geneviève, apiculteurs à Perpezac-le-Noir pour l'extraction du miel du rucher installé sur place.
Dans une grande salle du centre, de nombreux enfants, très attentifs sont au rendez-vous pour écouter silencieusement l'apiculteur. Les fenêtres et les portes sont fermées pour que les abeilles qui possèdent un odorat très fin ne viennent pas piller le butin.
L'extraction
Prenant des hausses qui contiennent environ 8 cadres (chaque hausse produit 1 vingtaine de kg de miel), les Delaunay désoperculent les alvéoles légèrement inclinées avec un couteau ou une griffe et les laissent tomber dans l'extracteur.
Quelques tours de manivelle plus tard afin de centrifuger, pas de moteur ici comme chez eux, le robinet en bas du cylindre est ouvert et un miel doré et épais parce que pas encore filtré coule dans un seau. Les enfants s'émerveillent et se lèvent pour voir la magie qui s'opère sous leurs yeux.
Ce sont les abeilles qui font tout le travail
Yves Delaunay qui se définit comme un simple technicien explique que lors de la floraison à partir du printemps, les abeilles viennent butiner la flore exceptionnelle en Corrèze. Des fleurs, des acacias, ..., que les insectes fécondent. L'étamine des fleurs devient du pollen ainsi disséminé dans la nature pour polliniser et enrichir leur environnement.
Fin mai, certaines ruches sont transhumées en haut de Corrèze pour que les abeilles attrapent et digèrent dans leur jabot ce qui deviendra du miel de châtaigniers, de forêt, de ronce, de montagne, ...
Les autres ruches restées sur place permettront de récolter du miel de fleurs, de tilleul ainsi que de la gelée royale et du pollen.
L'apiculteur place les ruchers près des plantes dont il veut obtenir le miel.
Le nectar contient beaucoup d'eau, alors les petites ouvrières ventilent 24 heures sur 24 pour l'évaporer. Un bon miel ne doit plus contenir qu’environ 18 % d'humidité. En dessous celui-ci se conservera encore mieux car il contient moins d'eau.
Chaque année, le miel aura une couleur, une saveur différentes d'un rucher à un autre ; une variété de fleurs peut aussi prendre le dessus sur les autres.
Les imprévus
Le climat, comme pour la plupart des agriculteurs est un facteur décisif pour une bonne récolte. Au printemps cette année, 0 kg de miel a été récolté. Le froid, le gel et la pluie ont empêché les abeilles de partir butiner. Parfois, elles ne sont sorties qu'un seul jour dans la semaine et malheureusement pour rentrer bredouilles. Et puis la floraison a tardé à venir alors pas de nectar.
Dans ce cas c'est la disette et les travailleuses à qui il faut entre 30 et 40 kg pour passer l'hiver, doivent puiser dans leur réserve pour survivre. Sinon c'est la mort qui les attend sauf pour les élevages où l'apiculteur se doit de leur fournir un sirop à forte concentration en sucre.
En septembre, les ruches sont préparées à un hivernage de plusieurs mois, les abeilles ralentissent leur activité et se regroupent en grappe au cœur de la ruche, pour se tenir chaud, elles mangent pour gagner en calories, la température à l'intérieur de leur habitat doit rester autour de 10°.
Les dangers
Les abeilles jouent un rôle crucial dans le développement de la chaîne alimentaire des hommes et des animaux grâce à leur travail de pollinisation des plantes. La déforestation et l'urbanisation de notre environnement nuisent à leur bonne santé.
Ainsi que certains prédateurs qui s'attaquent directement à elles tel que le Varois ou depuis quelques années le frelon asiatique.
C'est en France que la consommation du miel est la plus importante d'Europe (environ 45 000 tonnes par an) et chaque année les français sont de plus en plus gourmands de ce produit, hélas sa production a été divisée par trois en vingt ans. Malgré la diversité de miels présents en France, les producteurs français produisent seulement 20 000 tonnes par an. Soit la moitié de ce que la population consomme. Les produits importés proviennent principalement d’Ukraine ou d’Espagne. Viennent ensuite l’Allemagne, l’Argentine, et enfin, la Chine.
Cependant il existe des risques à importer de tels produits car ils ne correspondent pas toujours aux critères mis en place en France pour recevoir l’appellation de « miel ».
Par exemple, certains producteurs coupent le miel avec du sirop industriel, ou encore nourrissent artificiellement les abeilles avec du sucre pendant la miellée comme c'est le cas en Chine.
L'achat de notre miel auprès d'un producteur donne l'assurance d'un produit de qualité.
La dégustation
À la fin de notre découverte, les enfants comme les adultes présents se lèvent et se placent à la queue leu leu, et dans un silence presque religieux tendent leurs petites mains pour goûter au nectar doré. C'est un véritable délice !
Et Yves Delaunay de conclure : " Je m'efforce de rester dans les traditions pour atteindre le sublime ".