Développement des viandes de bœuf Label Rouge : la filière mobilisée
Le mardi 18 février dernier, à l’initiative d’Interbev Nouvelle Aquitaine, plus de 90 représentants de la filière bétail et viande de la région se sont retrouvés à Brive-la-Gaillarde pour échanger sur les perspectives de développement du Label Rouge. Au cours de cette journée, des précisions ont pu être apportées sur la stratégie d’Interbev et sur les outils à disposition de tous.
Plus de 90 professionnels de l’élevage régional et notamment des filières Label Rouge se sont réunis à Brive-la-Gaillarde le mardi 18 février : éleveurs, coopérateurs et associations d’éleveurs, négociants en bestiaux, abatteurs, grossistes, artisans bouchers et représentants des grandes et moyennes surfaces, issus de tous les départements ont répondu en nombre. Cette rencontre, organisée par le comité régional Interbev Nouvelle-Aquitaine et Fil rouge, Fédération Interprofessionnelle des viandes Label Rouge, a permis d’une part, aux participants d’échanger sur l’actualité des filières Label Rouge et de prendre connaissance notamment des nouvelles évolutions des cahiers des charges gros bovins Label Rouge afin de mieux répondre aux attentes sociétales. D’autre part, les participants ont pu découvrir le process de la contractualisation rendu obligatoire depuis mai 2019 pour sécuriser les transactions et d’assurer un partage de la valeur jusqu’aux éleveurs, en réponse à la Loi EGAlim.
Un cahier des charges rénové
Chaque cahier des charges Bœuf Label Rouge est constitué des Conditions de Productions Communes (CPC) qui regroupe les exigences à respecter par toutes les filières LR+. S’y ajoute un cahier des charges spécifique à chaque filière tenant compte de leurs particularités (race, temps de pâturage, alimentation, etc.). Aussi, du fait de sa diversité, la filière élevage compte à ce jour seize cahiers des charges spécifiques gros bovins Label Rouge. Inscrit au code rural, le Label Rouge s’est imposé naturellement au fil des années. D’abord, pour ses qualités sensorielles et ses pratiques d’élevage différenciantes. Il regroupe actuellement un certain nombre de critères fondamentaux (allaitement maternel pendant plus de quatre mois, alimentation contrôlée, traitements encadrés, délai d’enlèvement réduit à l’abattoir, maturation prolongée de la viande, etc.). Aussi, dans le cadre du plan de filière et pour mieux répondre aux attentes sociétales, les Conditions de Productions Communes (CPC) se sont vues dernièrement évoluer pour chaque filière. De nouveaux critères autour de la bientraitance animale ont été ajoutés tels que l’encadrement des interventions sur les animaux (castration, écornage, etc.) ainsi que l’encadrement des conditions de manipulation. Il a par ailleurs été acté de stopper tous traitements antibiotiques au moins quatre mois avant l’abattage. Concernant la durabilité des ressources, l’exploitation doit assurer une autonomie alimentation d’au moins 80 %, sans OGM et sans huile de palme et se limiter à un chargement équivalent à 4 UGB/ha. Par ailleurs, pour répondre à l’objectif de la filière visant les 40 % de l’offre en viande bovine Label Rouge d’ici 2023, la refonte des CPC permet l’ouverture aux races mixtes alors que celui-ci était concernait uniquement les races à viande jusqu’ici. Enfin, à venir en élevage au cours de l’année 2020, la mise en place du diagnostic Boviwell garantissant un niveau supérieur de bien-être animal en élevage pour réassurer l’existence du Label, en remplacement de la Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage (CBPE). Les modalités d’application sont en cours de mise en place avec l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao).
Une contractualisation écrite rendue obligatoire en Label Rouge
Depuis le 22 mai 2019, l’accord interprofessionnel rend la contractualisation écrite obligatoire pour toutes les transactions de bovins et de viande bovine Label Rouge. Cet accord, étendu pour cinq ans par l’arrêté du 18 décembre 2019, était intervenu dans le cadre de l’application du « plan de filière » viande bovine d’Interbev lancé dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation (EGA) visant à assurer une juste rémunération des éleveurs. Les opérateurs de la filière viande bovine doivent dorénavant se conformer à des règles précises pour toute transaction de bovins vifs ou de viande bovine Label Rouge. En parfaite cohérence avec la loi issue des EGA, le « vendeur » doit proposer à son « acheteur » un contrat formalisé par écrit d’une durée minimum d’un an, comportant notamment l’indicateur de coût de production interprofessionnel ainsi qu’un engagement ferme portant sur les volumes prévisionnels, obligatoirement exprimés en têtes d’animaux ou carcasses entières. Afin de pouvoir s’approprier la contractualisation et d’apporter un appui auprès des opérateurs dans la rédaction des contrats, l’interprofession propose un guide de contractualisation pour la filière viande bovine. On y retrouve dedans plusieurs exemples de clauses à adapter à chaque situation (vente d’animaux vifs par un éleveur à un commerçant ou un abatteur ou à une organisation de producteurs ou une coopérative) et à chaque étape du process.
Tous les outils sont à disposition de tous sur le site interbev.fr.