Des personnalités quittent un ministre surprotégé par les gendarmes
Président et vice-présidents du Conseil régional, ainsi que l’ancien député Yves Coussain, choqués par le dispositif sécuritaire, boudent la visite du ministre Brice Hortefeux.

“À cause” de Tengiz et Zurab
“Par ce geste, ils ont voulu dénoncer le déploiement massif de forces de gendarmerie”, peut-on lire dans le communiqué de presse dont s’est fendu le Conseil régional pour expliquer les raisons de cet incident diplomatique. Il y est précisé que le ministre est arrivé sur les lieux en hélicoptère ; que les “moyens humains et matériels déployés pour l’inauguration d’un simple centre de loisirs, par ailleurs sans rapport avec le ministère de M. Hortefeux, sont la marque d’une dérive des institutions”. La raison de ce dispositif, réclamé par le préfet, c’est la présence du ministre de l’Immigration sur le territoire du canton qui a hébergé Tengiz et Zurab, deux géorgiens en situation irrégulière et expulsés depuis.
Drôle de recette...
Effectivement, une cinquantaine de manifestants attendaient pacifiquement le ministre. Brice Hortefeux a d’ailleurs immédiatement été à leur rencontre et a sollicité un entretien improvisé avec une délégation. Le départ précipité d’un certain nombre de personnalités a ému Vincent Descœur, président du Conseil général, tout comme Brice Hortefeux. Tous deux regrettaient que la tradition républicaine, assortie d’une forme de cordialité, ne soit pas respectée dans le cadre de l’accueil d’un ministre. Mais finalement, combien de militaires étaient présents ? Difficile de le savoir. Interrogé à ce sujet, le lieutenant-colonel Jannotta préfère ne pas répondre : “Un chef cuisinier ne dévoile jamais sa recette...”, dit-il. Une recette qui, aux yeux de certains, a laissé un goût particulièrement amer.