Aller au contenu principal

Des mesures très attendues

Le mardi 12 mars dernier, la Chambre d’agriculture de la Creuse a organisé sa session au pôle de formation agricole d’Ahun en présence d’Anne-Frackowiak-Jacobs, Préfète de département. La participation de la représentante de l’État a permis aux membres de l’instance d’exprimer leurs inquiétudes quant à la déclinaison concrète sur le terrain des annonces faites par le Président de la République à la suite des manifestations qui ont eu lieu ce début d’année.
 

Jean-Marie Colon, vice président de la Chambre d’agriculture, Francis Habberstock, directeur de la Chambre d’agriculture, Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’agriculture de la Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs, préfète de la Creuse, et Franck Foulon, représentant du Conseil départemental.
© CDA 23

Après l’approbation des comptes financiers 2023 et du budget rectificatif 2024 de la Chambre d’agriculture, la conjoncture agricole a été abordée. « Des choses ont été dites mais tout reste à faire ! ». C’est par ces quelques mots que Pascal Lerousseau a débuté son discours adressé à l’Assemblée. Selon lui, le gouvernement n’a pas pris la mesure de la détresse qui s’est exprimée à l’occasion des différentes manifestations d’agriculteurs dans tout le pays, ou plus dernièrement lors de l’ouverture du Salon de l’agriculture. Il en veut pour preuve la mise en œuvre du plan élevage qui patine. Il y a bien eu une annonce de la mise en place d’un prix plancher pour l’élevage mais il craint que celui-ci ne devienne le prix de vente de référence des produits. Idem concernant les clauses miroirs qui semblaient pourtant trouver grâce aux yeux du chef de l’état mais qui n’ont pas été activées lors de la signature du dernier accord commercial entre l’Europe et le Chili. « L’agriculture ne peut être la variable d’ajustement des accords de libre-échange et elle ne peut pas, non plus, payer le prix fort de la guerre en Ukraine : le blé, les poulets, les œufs venus de ce pays déferlent sur notre territoire à des prix défiant toute concurrence et entrent ainsi en concurrence avec nos produits qui ne trouvent plus preneurs. » 
 

Des indicateurs de marchés qui ne vont pas dans le bon sens
 

Jusqu’à présent, l’embellie des cours et la consommation de viande qui restaient à un niveau correct, permettaient aux éleveurs de tenir tant bien que mal, mais la dernière foire de Boussac a généré beaucoup d’inquiétude dans les rangs des éleveurs creusois. En effet, selon les élus de la Chambre d’agriculture, cette foire serait un bon indicateur de la tendance des marchés à venir et malheureusement, cette édition ne restera pas dans les annales, tant les animaux ont eu des difficultés à trouver preneurs. « De là à se demander si de la viande en provenance d’autres pays ne rentreraient pas chez nous en catimini il n’y a qu’un pas… Et pour en avoir le cœur net, les éleveurs pourraient bien aller vérifier cette théorie, via des contrôles inopinés de cargaisons de camions sur les routes » a indiqué Pascal Lerousseau.
 

Quand la simplification avance… à reculons !
 

Autre sujet très attendu : la surcharge administrative, véritable poison pour le moral et la compétitivité des agriculteurs français. La simplification tarde à être mise en œuvre. Pire, les premiers éléments annoncés par certains services de l’État sur les dossiers environnementaux tendent à démontrer que plus on parle de simplification, plus on s’en éloigne ! « On attend avec impatience les mesures de simplification qui vont être prises sur les haies par exemple » rappelle le Président. Par ailleurs, si les élus comprennent bien que les contrôles sur les exploitations doivent reprendre, ils attendent toutefois beaucoup de souplesse et d’humanité de la part des contrôleurs. « Ils doivent faire preuve de compréhension et ne pas enfoncer les agriculteurs déjà bien éprouvés. Les cellules d’écoute mises en place partent d’un bon sentiment mais cela ne sert pas à grand-chose s’il n’y a pas de réponses concrètes apportées sur le terrain » conclut-il avant de rappeler qu’il serait dommage que les JO qui doivent se dérouler bientôt fassent les frais de l’expression de la colère des agriculteurs si rien ne se précise rapidement !

Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

nombreuses personnes autour d'un robot de traite.
Robot et pâturage : mission possible !

Le robot de traite ne rime pas forcément avec stabulation intégrale. À Vic-sur-Cère, éleveurs et techniciens ont partagé…

Des messieurs qui tiennent une affiche
Lafeuillade-en-Vézie : la fête du bœuf de Pâques s’enrichit du jeu du “juste poids”

Il y aura du nouveau pour cette 14e édition de la fête du bœuf de Pâques dimanche 30 mars à Lafeuillade-en-Vézie : les…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière