Ovin
Des éleveurs ovins sous tension
Convié par la FDSEA de Haute-Vienne, le président de la Fédération Nationale Ovine est venu à la rencontre des éleveurs le 24 août dernier. Ils n’ont pas mâché leurs mots pour décrire leur situation actuelle.
Entre incompréhension et ras-le-bol, les éleveurs ovins de Haute-Vienne sont mécontents. Le Président de la FNO a pu s’en rendre compte vendredi, lors de sa visite sur une exploitation à Oradour-Saint-Genest (87). Deux semaines avant la conférence de presse de rentrée de la FNO qui se tiendra à Pindray dans la Vienne, la quinzaine d’éleveurs présents a évoqué les difficultés de la filière à travers l’exemple de Sébastien et Nathalie Deruelle.
L’identification électronique fait grincer les dents
Installé depuis huit ans avec sa femme, le jeune éleveur a retracé son parcours. Semé d’embûches, celui-ci le laisse aujourd’hui un peu amer. Avec le recul, il estime l’enseignement agricole inadapté aux réalités du métier et le soutien apporté aux nouveaux installés insuffisant. La question du volume d’investissement nécessaire à l’installation a aussi été abordée. Mal évaluée au moment de l’installation au regard des aides à percevoir, la somme que doit aujourd’hui rembourser l’éleveur ne lui permet pas d’investir plus pour moderniser son outil de travail ou agrandir son troupeau. Enfin, appuyé par tous les éleveurs présents, Sébastien Deruelle a vivement dénoncé l’identification électronique individuelle, obligatoire depuis le 1er juillet et dont la mise en œuvre est un casse-tête. Attentif, Serge Préveraud s’est efforcé d’apporter des éclaircissements sur ce dernier point. S’il reconnaît l’existence de nombreux problèmes administratifs, il tient malgré tout à rappeler la nécessité de cette mesure au niveau sanitaire. «Peut-on prendre le risque de voir réapparaître des problèmes tels que la FCO?», a ainsi demandé le président de la FNO aux éleveurs. À ceux réclamant des délais, il a répondu qu’il fallait effectivement trouver un compromis et un rythme adéquat car si cette réforme «est vécue comme une contrainte, ce sera un échec.»