Des betteraves fourragères implantées grâce à une planteuse mécanique
Mardi 24 mai, le Gaec des Rivières a accueilli sur ses parcelles une machine pour repiquer mécaniquement des betteraves fourragères. Venue de Bretagne, la machine et le service associé sont fournis par la Cuma DEI de l'Aveyron. Une action suivie par la FDCuma de Lozère.
Après une première tentative d'implantation de betteraves fourragères à la main, le Gaec des Rivières a enfin trouvé la solution pour ces petites plantes : une planteuse à six godets venue tout droit de Bretagne (société Sameco-Courtois), qui permet de mécaniser un travail « très chronophage en temps et en main-d'oeuvre ». La machine utilisée ce jour-là permet de planter simultanément six rangs de betteraves pour trois personnes qui trient les plants, avant de laisser la machine planteuse faire les trous et planter. Selon ses concepteurs, avec leur machine, un aller-retour prend environ 30 minutes et permet de planter près de 3 000 à 4 000 plants par rang. Pour leur parcelle en bordure de départementale, le Gaec des Rivières avait prévu d'implanter 80 000 plants sur un hectare, environ.
Les machines pour les cultures, un héritage familial
La société Sameco-Courtois est avant tout une histoire de famille. Créée en 1930, avec dès le départ l'objectif d'aider à la mécanisation du travail agricole, elle est désormais entre les mains de la quatrième génération, qui continue sur la même lancée. Non sans une certaine fierté car elle est la seule société en France à fournir ces machines servant aux cultures (planteuses, bineuses, buteuses, tapis de récolte et remorques de récolte). Et pour assurer le service après-vente, le père, Pierre Courtois, accompagné de son fils Maxime, sont venus en Lozère s'assurer que les réglages étaient corrects, et que les agriculteurs puissent utiliser la machine facilement. « Nous servons beaucoup les maraîchers, donc les machines sont aussi conçues pour des parcelles où 50 000 à 60 000 plants sont plantés par jour ; les plus gros agriculteurs qui se servent de nos machines plantent sur près de 200 hectares », a expliqué Pierre Courtois, pour souligner la robustesse et l'adaptabilité de ses machines.
La Cuma DEI de l'Aveyron, visionnaire
La Cuma DEI (départementale énergies innovation) est née dans les années 2000 de la volonté d'agriculteurs aveyronnais de réfléchir ensemble aux axes des énergies renouvelables. Leur premier service a donc été de proposer à leurs adhérents des outils pour des plaquettes forestières et développer le bois énergie, notamment. Grâce à leur statut particulier de Cuma départementale, ils ont rapidement pu proposer leurs services sur les départements alentour : ce premier axe de développement leur permet d'être présents sur trois départements. Toujours dans l'idée de creuser les énergies renouvelables et les moyens de les utiliser sur leurs fermes, les adhérents se sont ensuite tournés vers la presse d'huile pour des biocarburants et la fabrication de tourteaux pour l'alimentation animale, en filière locale. Ce second service a été compliqué à mettre en place, rencontrant à l'époque de nombreuses oppositions. « Cela nous permettait d'avoir une autonomie en protéines sur nos élevages, et depuis un an, il y a un vrai regain d'intérêt sur le sujet », note Claude Galibert, président de la Cuma. En 2015, enfin, naît le service autour des betteraves fourragères, toujours dans l'esprit de résilience et d'autonomie agricole qui animait les adhérents dès le départ. « C'est un matériel qui vaut cher (NDLR compter un budget de 20 000 à 25 000 euros pour une « petite » planteuse), donc pouvoir proposer ce service aux départements limitrophes nous paraissait important », explique Claude Galibert. Des adhérents dans le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Cantal et la Lozère font désormais appel à leurs services pour des implantations de betteraves fourragères. Car en plus de prêter la machine, ils fournissent aussi le chauffeur, un service complet, en somme. « Nous avons prévu de nous développer, car la betterave fourragère mérite d'être mieux valorisée, et a toute sa place dans nos exploitations », conclut Claude Galibert.