De plus en plus de Français modestes renoncent aux soins
Le dixième baromètre Ipsos-Secours populaire de la pauvreté montre que les Français sont de plus en plus préoccupés par l'accès à la santé pour des raisons pécuniaires.
En 2016, les Français considèrent qu'une personne seule est pauvre dans un pays comme la France quand elle dispose d'un revenu mensuel net de moins de 1 068 euros en moyenne. Il reste inférieur au Smic mensuel (1 143 euros depuis le 1er janvier 2016). Les Français sont convaincus à 83 %, et quelle que soit leur catégorie sociale, que le risque pour la génération suivante de connaître un jour la pauvreté est plus élevé que pour la leur. Cette crainte est même partagée par 92 % des employés et ouvriers. La proportion de Français qui déclarent avoir connu la pauvreté est de 38 %, soit une augmentation de 3 %. Dans ces conditions, l'accès aux loisirs et à la culture est particulièrement problématique : 47 % déclarent avoir des difficultés financières pour partir en vacances au moins une fois par an, 41 % pour accéder à des biens ou des activités culturelles et de loisirs pour eux et leur famille. Ensuite viennent les difficultés d'accès à la santé, en particulier les soins médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale (36 % des Français sont concernés, 64 % des plus modestes). Disposer d'une mutuelle de santé est d'ailleurs difficile pécuniairement pour 53 % des foyers modestes, tout comme pour 48 % de ces foyers, il est tout aussi peu facile de se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. Enfin, les dépenses de logement, d'énergie ou de transport sont également source d'inquiétude pour une majorité de personnes dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1 200 euros. En matière de soins spécialisés, 35 % des Français déclarent avoir déjà, en raison de leur coût, renoncé ou retardé de plusieurs mois l'achat de prothèses dentaires en 2016 ; 30 % ont dû faire de même pour l'achat de lunettes ou de lentilles de contact ; 28 % pour la consultation d'un dentiste ; 25 % pour un spécialiste. Les difficultés dans ces domaines se sont encore accrues pour les Français les plus modestes : 50 % ont renoncé ou retardé une consultation chez le dentiste, 39 % chez l'ophtalmologiste et 42 % pour l'achat de lunettes ou de lentilles.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 3 novembre 2016, numéro 1382.