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Contrat de plan et réforme territoriale au menu de la visite présidentielle

C’est un retour aux sources que François Hollande a fait en Limousin le 28 mai dernier. Après deux visites tournant autour de la céramique industrielle, le chef de l’État a signé le nouveau contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020.

Arrivé en milieu de matinée à Limoges, François Hollande a débuté son circuit par la visite de Cerinov et du Centre « Sciences des procédés céramiques et de traitement de surface » du Pôle Européen de la Céramique. Deux entreprises innovantes et limousines, deux adjectifs qui ne vont pas toujours de pair dans l’esprit de beaucoup. Pourtant, comme l’a souligné le Président de la République dans son discours à Ester : « excellence et innovation ne sont pas réservées aux grandes métropoles ». Et pour soutenir l’innovation, l’intervention de l’État est nécessaire.

Le CPER en détail
« Sur la période 2015-2020, 12 milliards d’euros seront affectés aux contrats de plan État-Région (CPER), pour nourrir la Recherche-Développement », a précisé François Hollande. En Limousin, 15,5 millions d’euros soutiendront l’innovation et les filières d’avenir avec, parmi elles, les biotechnologies, le numérique, les technologies céramiques mais aussi la génétique animale. D’autres défis attendent le Limousin pour les années à venir. Le chef de l’État a évoqué plusieurs d’entre eux : le vieillissement de la population, le numérique, le maintien des services publics et le désenclavement routier et ferroviaire. Avec pour chacun d’entre eux, des crédits dans le CPER. Le numérique bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 121,08 millions d’euros pour entre autres enjeux, la résorption des zones blanches. Les territoires obtiendront, eux, 77,96 millions d’euros pour mettre en place une politique d’aménagement devant préserver l’égalité de tous les territoires. Le volume de crédits le plus important (191,80 millions d’euros) sera consacré à la mobilité « multimodale », entendez par là la desserte des territoires. Au niveau ferroviaire, François Hollande a indiqué que les études sur la LGV allaient se poursuivre avec un financement du CPER. Les lignes POLT, « fortement dégradées », mais aussi Bordeaux-Lyon ou Tulle-Brive-Ussel seront rénovées. 130 millions d’euros seront notamment investis par SNCF Réseaux sur la portion limousine du POLT. Le chef de l’État a annoncé par ailleurs qu’après 2020, 500 millions d’euros seraient investis sur la ligne pour réduire le temps de trajet Paris-Limoges à 2h45. Le désenclavement se fera aussi au niveau routier notamment sur les RN 141 et RN 147. Cette dernière sera mise en 2x2 voies au nord de Limoges et des créneaux de dépassement seront aménagés à proximité de Bellac. Enfin, le nouveau CPER prévoit d’octroyer 47,03 millions d’euros à l’enseignement supérieur et à la recherche, 107,05 millions d’euros à la transition écologique et énergétique et 10,40 millions d’euros à l’emploi. Au total, le contrat de plan 2015-2020 représentera pour le Limousin 591,9 millions d’euros de crédit, soit « la 2e plus forte dotation par habitant », a rappelé François Hollande.

Rassurer le Limousin sur la réforme territoriale
Le Président a aussi rappelé que ce contrat de plan sera le dernier pour le Limousin. La réforme territoriale ne pouvait pas en effet ne pas être évoquée. Le maire de Limoges, Emile-Roger Lombertie a d’ailleurs fait part de ses inquiétudes lors de son allocution. « La réforme territoriale ne doit pas opposer les territoires les uns aux autres, a-t-il indiqué. L’Aquitaine est écrasante à tous points de vue. Je compte sur François Hollande pour que des directions régionales restent à Limoges ». Le président du conseil régional, Gérard Vandenbroucke, a quant à lui souligné que les travaux entre Aquitaine Limousin et Poitou-Charentes se faisaient dans « un esprit d’ouverture, de partage et d’innovation ». Même si la réforme est difficile et suscite, selon les dires du Président, « plus de craintes que d’engouement », celui-ci a insisté sur le fait que la réforme ne se faisait pas « contre les territoires mais avec eux » et qu’ « activités et services devront être harmonisés sur l’ensemble du territoire ».

Un mot d’agriculture
Même si ce n’était pas l’objet du déplacement présidentiel, François Hollande a brièvement évoqué l’agriculture. Rappelant que les négociations de la PAC avaient permis de conserver un budget « quasi inespéré », il a indiqué que le Limousin gagnera 56 millions d’euros supplémentaires par rapport à la précédente programmation. Conscient que « la mise en place est longue », le chef de l’État a annoncé le report de la date limite des déclarations PAC au 15 juin, dernier jour possible pour le traitement des dossiers au niveau communautaire et le versement de 7 milliards d’euros d’aide pour moitié en octobre et pour moitié en décembre.

Les FDSEA et les JA Limousin à la rencontre de Philippe Vinçon

À l’occasion du déplacement de François Hollande à Limoges pour signer le Contrat de Plan État Région (CPER), son conseiller à l’agriculture Philippe Vinçon, a reçu des représentants des FDSEA et de JA pour aborder les sujets d’actualité.
Michel Queille, secrétaire général de la FDSEA de la Corrèze, a introduit la réunion en rappelant la situation dramatique dans laquelle se trouve la profession agricole aujourd’hui. Des contraintes administratives toujours plus importantes, la sanctuarisation du territoire (haies, prairies), aucune reconnaissance du travail, de la qualité des produits et des efforts environnementaux… autant de sujets qui plombent le moral des agriculteurs et qui les empêchent de travailler. Les représentants de la profession l’ont martelé : pour produire, pour vivre de son métier, tout en respectant l’environnement, il faut redonner des libertés aux agriculteurs.
Jean-Marie Colon et Lionel Lachaud, les présidents de JA Creuse et Haute-Vienne, ont rappelé que le contexte agricole actuel peu attractif, auxquelles s’ajoutent les difficultés rencontrées lors de l’installation, n’incite pas les jeunes à s’engager vers le métier d’agriculteur.
Après ces échanges généraux, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse, est rentré dans les détails sur les questions de la PAC : des déclarations complexes nécessitant un accompagnement, même pour les plus aguerris, une énième définition des îlots, des MAEC dont les règles sont à peine dévoilées... Où est la simplification de la PAC promise ?
Au-delà des déclarations actuelles, l’ensemble des responsables a insisté sur les contrôles à venir. Il est impensable que l’on vienne sur les exploitations faire des contrôles et imposer des pénalités alors qu’au moment de la signature du dossier, les règles n’étaient pas encore dictées.
Devant le refus d’une année blanche sur les contrôles, la profession demande qu’ils soient pédagogiques pour 2015. Monsieur Vinçon n’a pas refusé, mais a toutefois précisé ne pas pouvoir faire de promesses qu’il ne serait pas sûr de tenir.
Christophe Lechevallier, secrétaire général de la FDSEA de la Haute-Vienne, a ensuite tenu à évoquer un autre sujet : la conjoncture des filières animales et en particulier de la viande bovine. Le conseiller a encouragé la profession à réagir pour faire remonter le prix de la viande auprès des acteurs de la filière. La France a obtenu le statut sanitaire « risque négligeable » vis-à-vis de l’ESB par l’OIE. Le marché de l’export est une opportunité à saisir et l’État français travaille sur le sujet.
Enfin, les responsables ont réaffirmé leur refus vis-à-vis des zones vulnérables, puis ont attiré l’attention du conseiller sur la définition qui serait faite des cours d’eau, rappelant qu’ici, dans le « Pays des Mille Sources », cette dernière aura des incidences.
La réunion n’aura pas été vaine, puisqu’après avoir été alerté sur le non-paiement des MAE 2014, Philippe Vinçon a, dans les heures qui ont suivies, officiellement annoncé que le paiement aurait lieu d’ici  la fin du mois de juin.

FRSEA / JA Limousin

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