Conjoncture, finition, qualité, sanitaire, PAC au programme du CROEL
Le Comité régional d’orientation de l’élevage limousin (CROEL) s’est réuni le 20 novembre dernier. Tous les dossiers d’actualité, le contexte économique et les perspectives ont été passés en revue.
Alors que l’année 2014 touche à sa fin, les membres du CROEL ont réalisé jeudi dernier un bilan de situation de l’élevage limousin. Entre la PAC, la finition des bovins, la gestion sanitaire, le dispositif Réseau d’élevage, l’ordre du jour était chargé. Dans la salle, les remarques sur la conjoncture actuelle étaient unanimes. « Les contraintes administratives ne sont plus supportables ! », « arrêtons de stigmatiser l’agriculture ! » a-t-on pu entendre. La situation est préoccupante comme l’a souligné Jean-Pierre Boulesteix, président de Coop de France Limousin : « Aujourd’hui, il n’est quasiment plus possible d’ouvrir un atelier porc. Si la France ne doit être qu’une terre d’importation, qu’on le dise et que chacun prenne ses responsabilités ! » L’état des lieux de l’élevage limousin est mitigé. Si une légère reprise se fait sentir sur les cheptels bovins allaitants et porcs, les autres continuent de chuter. Les abattages de bovins allaitants reculent de même que la production de porcs. Malgré un cheptel en recul, la production de lait se maintient. Les volailles maigres (label et standard) et grasses sont en progression. Au niveau des prix, le tassement est général, mis à part pour les ovins et les caprins. Tous secteurs confondus, la priorité est à donner à l’installation et pour ce faire, le métier doit être attractif. Autre question cruciale, celle du maintien des marges.
La finition en question
Parmi les pistes développées pour doper les marges, le programme finition viande bovine. Avec le repli du marché italien et celui des abattages, l’engraissement fait l’objet d’une réflexion au niveau régional depuis 2007. Le programme d’aide mis en place par la Région entre 2009 et 2012 visait une hausse de 4 % des bovins finis. Il consistait dans un appui technique pour les engraisseurs, seul soutien euro-compatible. Il a fait récemment l’objet d’une évaluation par un cabinet spécialisé. Celle-ci a démontré notamment la nécessité d’agir sur les investissements et de trouver des leviers économiques avec les OP et les banques. Avec la nouvelle PAC, une nouvelle mesure pour l’engraissement va prendre place. La MAEC « finition des bovins viande en autonomie alimentaire dans les zones herbagères » prévoit deux options, la première permettant de reconnaître les pratiques existantes et la seconde d’encourager à davantage finir les animaux. Financée grâce aux fonds FEADER, la MAEC bénéficierait de 20 millions d’euros en Limousin.
PAC : tout n’est pas calé
À quelques semaines de la mise en œuvre de la PAC, des incertitudes subsistent. Globalement, d’ici 2019, les paiements découplés devraient progresser de 15 % à l’échelle régionale, cachant de fortes disparités entre exploitations. Le bilan à mi-parcours en 2017 pourrait toutefois rebattre les cartes. Parmi les points à surveiller, la déduction des surfaces non admissibles des surfaces éligibles (qui pourraient également impacter l’ICHN), le transfert du ticket d’entrée et des valeurs de référence pour les exploitants partant en retraite en 2014, la modification des coefficients de conversion pour les Surfaces d’intérêt écologiques (SIE) ont été évoqués. Concernant les soutiens couplés, on ne connaît pas encore le mode de calcul des nouvelles références de l’aide à la vache allaitante. On sait en revanche que les génisses ne seront pas éligibles et que trois tranches d’aides sont prévues : de 10 à 50 vaches, de 51 à 99 et de 100 à 139. Les règles de mise en œuvre du soutien aux protéines végétales ne sont pas connues non plus.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 28 novembre 2014.