Congrès de la FNB : la nécessaire cohérence des politiques publiques
La Fédération Nationale Bovine (FNB) a tenu son Congrès annuel à Évreux, en Normandie, ces 7 et 8 février. L’occasion pour les responsables professionnels de revenir sur tous les dossiers syndicaux et économiques de l’année 2017 et les perspectives pour l’année 2018.

Les responsables professionnels présents au Congrès ne savaient plus comment réagir : d’un côté des États généraux de l’alimentation et un discours du président de la République à Rungis qui présentaient une situation réaliste des éleveurs et des propositions pour améliorer les échanges et les relations dans la filière, de l’autre, des annonces sur l’ouverture du marché européen aux viandes sudaméricaines à travers l’accord de libre-échange avec le Mercosur. D’un côté, le modèle d’élevage à la française, avec des attentes sur l’environnement et le bien-être animal, de l’autre, des feed-lots de 30 000 têtes, nourries directement au camion de soja, sans le moindre brin d’herbe.
Le leitmotiv de ce congrès était donc le besoin de cohérence dans les politiques publiques. Et Bruno Dufayet, président de la FNB, Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB, ainsi que l’ensemble des congressistes n’ont pas manqué de le rappeler aux différents intervenants, dont Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse et président du groupe Agriculture de l’Assemblée nationale, ou encore Olivier Allain, coordinateur des États généraux de l’alimentation.
Les travaux ont essentiellement tourné autour de la définition du modèle d’élevage français et sur la façon de le défendre à travers les nouvelles relations commerciales qui vont découler des États généraux de l’alimentation pour dégager un revenu pour les éleveurs, pour intégrer ce modèle dans la prochaine PAC, ou encore pour valoriser ce modèle auprès des consommateurs. En effet, comme le précisait Alexandre Merle, président de la Commission Veau de la FNB : « les éleveurs font déjà ce qu’attendent les consommateurs en matière d’environnement et de bien-être animal, il faut juste le leur dire ! »
La délégation de Nouvelle-Aquitaine a également souhaité que les problèmes sanitaires, comme la Tuberculose Bovine, ou encore le zonage pour l’ICHN soit entendus par la FNB et les élus.
En conclusion, même si 2017 a été riche et a vu beaucoup de dossiers évoluer, il va falloir être vigilant dans les mois qui viennent pour que les promesses se traduisent concrètement et rapidement par un retour de valeur dans la poche des éleveurs.