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Compter avec le conseil en gestion

Lors de son assemblée générale, le CERFrance centre Limousin a présenté son projet d’entreprise intitulé Défi#2022 et a mené une réflexion pour estimer les marges de progrès qui déterminent le revenu.

De g. à dr., Jérôme Bagnol (trésorier), Jean-Yves Debrosse (président) et Philippe Bouillaud (directeur) ont présenté respectivement les comptes, le projet et l’activité.
De g. à dr., Jérôme Bagnol (trésorier), Jean-Yves Debrosse (président) et Philippe Bouillaud (directeur) ont présenté respectivement les comptes, le projet et l’activité.
© NP

La pluie, la baisse des cours en viande et en céréales, l’inquiétude liée à la baisse de la consommation de viande sont autant de paramètres qui impactent le moral des éleveurs. Ces derniers ont besoin de conseil, le CERFrance est là pour ça, note Jean-Yves Debrosse, président du CERFrance centre Limousin, lors de l’ouverture des travaux de l’assemblée générale le 26 juin.
Afin d’améliorer encore l’efficience des services développés par l’AGC (association de gestion et de comptabilité), les administrateurs ont élaboré un projet stratégique qu’ils ont baptisé Défi#2022. Il se décline en sept axes pour en faire « un projet très structurant où de nombreux services vont se conjuguer pour donner une attractivité plus forte à CERFrance », souligne le président.
Pour illustrer l’importance du conseil en gestion, des résultats issus de groupes d’exploitations représentatives ont été présentés.

Revenu professionnel et résultats
« Il faut être prudent quand on aborde les revenus en agriculture, un revenu professionnel MSA de 350 euros correspondant souvent à des situations très différentes », remarque Christophe Rey, conseiller de gestion, chargé de la présentation.
Le revenu professionnel MSA est obtenu à partir du résultat comptable optimisé avec les amortissements et les déductions pour investissement.
Le revenu disponible n’a rien à voir avec le revenu professionnel MSA puisqu’il est calculé à partir du résultat comptable en jouant sur différents postes dont la rémunération du travail, l’annulation des amortissements, etc.
Entre le résultat comptable et le revenu disponible se trouve le résultat économique obtenu en redressant tous les éléments fiscaux. « Le résultat économique traduit la situation de l’entreprise. Le revenu disponible reflète quant à lui une situation sociétale », souligne Philippe Bouillaud, le directeur de CERFrance centre Limousin.
Enfin, « le poste dédié aux prélèvements personnels est déconnecté du résultat : il dépend de la trésorerie (qui est inscrite à l’actif du bilan) et les prélèvements peuvent être élevés si elle est importante, même si la rentabilité de l’exploitation baisse. Il est cependant nécessaire d’être vigilant pour ne pas mettre l’outil de travail en danger », remarque Christophe Rey.

Un retrait en 2017
L’analyse se poursuit avec les données économiques de 100 élevages naisseurs et/ou naisseurs-engraisseurs de Creuse et Haute-Vienne qui conduisent aux observations suivantes : « Quelle que soit l’approche prise (résultat courant par UTHF, EBE, résultat courant ou revenu disponible), on observe une embellie en 2016 et un retrait en 2017. Ce n’est pas europhorique mais ce n’est pas catastrophique non plus », note Christophe Rey. « La trésorerie suit la même tendance que le résultat mais se porte un peu mieux qu’en 2015 », poursuit-il.

La production nette fait la différence
Afin d’évaluer les marges de progrès, le groupe naisseurs-engraisseurs a été scindé en deux parties, l’une avec les moins bons résultats (décile inférieur) et l’autre avec les meilleurs (décile supérieur), pour les exercices 2014, 2015 et 2016.
Il apparaît que, par hectare, c’est la production nette hors subvention qui affiche la différence la plus importante entre les deux déciles. Pour améliorer la situation sur les exploitations, « un examen au cas par cas est nécessaire », souligne Christophe Rey. Philippe Bouillaud ajoute : « La maîtrise des charges est acquise. C’est la capacité à produire qui est importante. » Christophe Rey remarque alors que « le fait de toujours s’agrandir n’est pas toujours compatible avec l’obtention de meilleurs résultats ».
Enfin, les montants des investissements par hectare sont très proches, quelles que soient les exploitations. « Cette observation montre qu’on n’investit pas pour défiscaliser mais par nécessité », observe Philippe Bouillaud. « Les investissements sont guidés par la capacité d’autofinancement de l’exploitation, ses résultats techniques et le contexte local », remarque Christophe Rey. Il est donc très important de se faire accompagner pour faire les bons choix.
Ces données issues du terrain illustrent la tendance que suivent la plupart des exploitations. Maintenant, « il faut se poser les bonnes questions pour rebondir », conclut Jean-Yves Debrosse. Les équipes du CERFrance centre Limousin sauront proposer leur appui.

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