Cet été au Lioran, Julien Leron gardera un œil vigilant sur 800 brebis
Il a pour mission de déplacer le troupeau sur les pistes du Lioran et de surveiller l’état sanitaire des brebis lotoises et cantaliennes qui y passeront les trois mois d’été.
Quelles sont les principales qualités requises pour être berger ? “Avoir bon pied, bon œil !”, illustre dans un sourire Julien Leron. Lui qui a la charge de veiller sur les brebis amenées par une dizaine d’éleveurs du Lot et du Cantal, devra en effet beaucoup marcher et rester attentif tout au long de cet été. Il doit veiller à ce qu’aucun animal ne s’égare et doit savoir détecter au plus vite ce qui pourrait s’avérer être un problème sanitaire. “Mes principales missions, c’est de nourrir le troupeau et de le protéger”, résume le jeune homme, embauché pour trois mois. Même si on se doute qu’un berger ne doit pas craindre l’isolement, Julien Leron ne sera en réalité pas totalement seul pour autant, entouré de 800 moutons, quelques chèvres et trois chiens pour partenaires. “Il me revient de laisser libre le troupeau en journée tout en veillant à ce que les bêtes ne s’aventurent pas dans des zones dangereuses, ni des endroits interdits, comme les pistes de VTT. Quotidiennement, je leur prépare un parc de nuit, protégé par une clôture électrique, explique le berger. Je prévois même un parc de secours, si par exemple je devais m’absenter précipitamment, suite à une blessure”, ajoute encore celui qui n’ignore pas les dangers de la montagne.
Brebis, chèvres, chiens, âne...
Avec la complicité de ses deux borders et un autre prêté par un éleveur, Julien Leron devra donc chaque jour rassembler le troupeau. Dans le parc, un autre animal facilite la tâche du berger : un âne. “Je préfère l’âne au patou(1). Car nous sommes dans une zone très touristique et si un enfant s’égare près des brebis, le patou pourrait s’avérer dangereux. L’âne se contente de ne pas laisser entrer dans un parc un chien qu’il ne connaît pas. Et puis... il est utile pour porter là-haut des charges lourdes, comme les blocs de sel”, admet le berger. Au jour le jour, il devra composer avec un confort plutôt sommaire. La nuit, il descend dormir dans une chambre louée à la station. En journée, il se contente de ce que peut lui offrir la cabane : “Pas d’eau ni électricité, mais de quoi s’abriter en cas d’intempérie et stocker des vivres.”
“J’aime ça !”
Des conditions de travail qui n’effraient pas le berger de la transhumance 2018. Julien Leron n’a pourtant pas toujours gardé des brebis. Mais entre son travail d’ouvrier en menuiserie et l’appel de la nature, son choix fut rapide. Il faut préciser qu’il connaît bien les ovins pour avoir lui-même un petit troupeau du côté de Saint-Cirgues-de-Jordanne, qu’il sait effectuer des captages d’eau et qu’il a déjà remplacé un berger au pied levé. “Et par dessus tout parce que j’aime ça !”, lance-t-il. Un aveu qui inspire la confiance.
(1) Race de chien des Pyrénées réputée pour protéger le troupeau contre des agressions extérieures.