« Ce fut un séisme »
Jean Le Vourc’h, producteur de lait du Finistère, qui fut président du groupe coopératif Even ainsi que de la fédération des coopératives laitières, raconte ce que fut l’instauration des quotas laitiers.
Comment avez-vous vécu la mise en place des quotas laitiers ?
Ce fut un séisme pour beaucoup de producteurs qui se trouvaient peu ou prou en phase de croissance, particulièrement les jeunes. Les références de chacun ont été établies sur la base de la production de 1983 moins 2,5 %. Comparé aux réductions imposées aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, on pouvait penser qu’on l’avait échappé belle. Il n’empêche que la mise en place des quotas fut ressentie comme injuste. La France avait choisi le quota par entreprise contrairement aux autres pays de la CEE qui avaient opté pour le quota par producteur. Chaque entreprise s’est donc vue notifier une référence égale à la production 1983 des producteurs présents au 1er avril 1984 amputée de 2,5 %. Choix dû à Fréjus Michon, alors président de la FNCL et de l’office du lait. Il avait estimé que le quota par entreprise serait plus souple que le quota par producteur. Ce sont les entreprises de collecte qui, au final, ont hérité de la gestion du dispositif.
La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 2 avril 2015.