Aller au contenu principal

Campagnol terretre : des pistes prometteuses pour en venir à bout

Si le Ratron®, nouvelle molécule campagnolicide élaborée à partir de phosphure de zinc devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année, d’autres pistes de recherche sont actuellement déployées dans le Massif central pour lutter contre les campagnols. Tour d’horizon.

La mise en place des pièges ou appâts est très gourmande en temps.
La mise en place des pièges ou appâts est très gourmande en temps.
© Christian Gloria

L’homologation du Ratron® est intervenue, il y a à peine un mois. Ce produit développé par un laboratoire allemand devrait être mis en marché d’ici la fin de l’année. Élaboré à base de phosphure de zinc, ce produit a donné lieu à des résultats probants sur le campagnol des champs. La molécule utilisée dans les années soixante-dix a bénéficié d’une nouvelle formulation, la rendant moins dangereuse pour l’applicateur. « Fin 2016, des expérimentations dans le Puy-de-Dôme, ont été plutôt concluantes. Contrairement à la bromadiolone, le Ratron® ne présente pas de toxicité secondaire, ce qui préserve la faune non cible », explique Viviane Thevenot, chargée de mission au Sidam (Service interdépartemental du développement agricole du Massif central). Comme tous les autres produits, il doit être appliqué en basse densité, avec une limite réglementaire fixée à 2 kg/ha/an. Il n’est pas nécessaire de faire une déclaration préalable d’application.

Quid des autres expérimentations ?
Du côté du Cantal, la chambre d’agriculture et ses partenaires ont testé la glace carbonique, avec une efficacité très en-deçà des espérances notamment au regard des difficultés de mise en œuvre et du coût. Même déception avec le tourteau de ricin, dont la manipulation reste fastidieuse. Dans ce département, les expérimentations vont se réorienter autour du Ratron®. Dans le Puy-de-Dôme, deux expérimentations sont en cours avec un décompacteur. « Il est pour le moment trop tôt pour se prononcer sur l’efficacité du dispositif », souligne Viviane Thevenot. Sur le PNR Aubrac et en Corrèze, des actions collectives sont menées sur trois secteurs. Les 8 et 9 novembre des journées techniques sont organisées sur les communes de Voutezac et de Saint-Privat.

Isoler les causes du déclin
Comme la profession l’avait demandé, plusieurs organismes de recherche sont actuellement mobilisés dans la lutte contre les campagnols. Les scientifiques travaillent ainsi sur quatre protocoles. Des études in-vitro sont menées par une équipe de VetagroSup pour isoler une nouvelle molécule campagnolicide. L’idée est de reformuler les molécules existantes pour diminuer leur impact sur la faune non cible. Les premiers résultats sont plutôt encourageants. Par ailleurs, l’Université Clermont-Auvergne va pouvoir redémarrer, d’ici la fin de l’année, les travaux sur l’immuno-contraception, stoppés au début des années 2000 faute de financements. De son côté, l’INRA a entamé des tests sur les phéromones pour déceler les composés chimiques capables d’attirer les animaux pour mieux les piéger par la suite. Enfin, en lien avec les différents travaux en cours, c’est sur les causes du déclin que les scientifiques sont amenés à se prononcer. Déterminer ce qui fait qu’à un moment donné les populations explosent ou déclinent, constitue tout l’enjeu du travail piloté par VetagroSup. Une personne travaille à temps plein sur ce sujet. Une grosse campagne de prélèvements va être menée au printemps, car c’est à cette période que l’on observe le pic ou le déclin. Niveau de la ressource herbagère, présence de pathogènes, analyse du génome…L’étude se veut exhaustive pour n’écarter aucun facteur du déclin. Ce protocole est basé sur les travaux de recherche réalisés en Franche-Comté, région très impactée par le campagnol. Une thèse sur le sujet est attendue pour la fin de l’année.

Les plus lus

Dorine Pouderoux
Dorine Pouderoux dans le rôle d'Esmeralda dans le "Bossu de Notre-Dame"

La jeune Murataise Dorine Pouderoux interprète Esmeralda dans “Le bossu de Notre-Dame” actuellement au théâtre de la…

Groupe de jeunes gens en visite à Rungis, revêtus de blouse de protection
Devenir agriculteur : bien plus qu’une question de production...

Dix futurs installés ont suivi la formation Devenir chef d'exploitation agricole des Jeunes agriculteurs du Cantal : dix jours…

Tournée d'IA le dimanche : un accord trouvé entre la direction d'Altitude et les inséminateurs

Les tournées d'insémination pourraient reprendre le dimanche à compter du 24 novembre prochain, annonce la direction du groupe…

David Chauve sur une estrade lors d'une manifestation agricole organisée sur la Place de Jaude à Clermont-Ferrand.
Pourquoi les agriculteurs manifestent-ils à nouveau ?

David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes, explique qu'entre mesures conjoncturelles et structurelles…

Revalorisation des pensions, retraite minimum à 85% du SMIC, équité des droits...Les retraités agricoles ne baissent pas les armes

Depuis l'annonce du gel de six mois de la revalorisation des retraites, les responsables de la section régionale des anciens…

Un homme, une femme, et un homme accroupis au milieu des cochons
La Ferme du Vézie : un horizon à trois voies et trois voix

Jadis ferme castanhaïre intensive par excellence, la Ferme du Vézie affiche depuis plusieurs années un nouveau visage : un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière