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Bouriannes : la SARL en redressement

Le tribunal de commerce d’Aurillac a accordé jeudi à la SARL de Bouriannes un sursis de six mois pour redresser sa situation.

Le 19 septembre, producteurs et salariés manifestaient devant la sous-préfecture (archives).
Le 19 septembre, producteurs et salariés manifestaient devant la sous-préfecture (archives).
© P.O.

Jeudi après-midi, le tribunal de commerce a placé la SARL de Bouriannes (Jaleyrac) en redressement judiciaire pour six mois avec la nomination d’un mandataire judiciaire, le cabinet Bauland Gladel et Martinez de Clermont-Ferrand, chargé de représenter l’intérêt collectif des créanciers. Pour l’heure, seule la SARL, en cessation de paiement, a fait l’objet de cette procédure, la coopérative de Bouriannes en tant que telle n’ayant pas encore saisi le tribunal, ce qu’elle devrait faire sous peu, selon André Battut, l’un des deux vice-présidents. Six petits mois pour tenter de trouver des pistes de pérennisation de la société et régler son passif.

Une association de défense des producteurs

Un passif qui concerne certes les salariés de la fromagerie, les fournisseurs, mais aussi les producteurs de la coopérative. Ces derniers viennent de se constituer en association pour faire valeur leurs droits. “On entend beaucoup parler du devenir de l’usine et des salariés, mais aujourd’hui, hormis la profession agricole, qui se pose la question de l’avenir des producteurs ?” interroge Pierre Baladuc, qui a pris la présidence de cette Association de défense des producteurs de la coopérative et de la SARL de Bouriannes, rappelant qu’un agriculteur génère sept actifs autour de lui. Il met en garde contre les conséquences dramatiques pour l’activité économique et le tissu rural de ce territoire du Nord-Cantal. “Aujourd’hui tous les producteurs sont solidaires et attendent avec impatience l’aboutissement de ce dossier”, avance-t-il. Un aboutissement qui passe pour eux en premier lieu par le règlement des livraisons de lait impayées depuis trois mois (juillet, août, septembre), soit une dette de quelque 750 000 € environ. “Aucun des producteurs de la coopérative ne peut se permettre de faire l’impasse sur un mois de paie du lait, le contexte est déjà très difficile pour nous”, poursuit le président de la toute jeune association, qui insiste également sur l’impact moral de cette situation sur les familles de ces agriculteurs. “Dans un second temps, nous voulons aussi assurer la pérennité de l’atelier laitier de tous les membres de notre association”, souligne Pierre Baladuc. L’association projette de rencontrer rapidement le mandataire judiciaire nommé jeudi ainsi que le préfet. Fait rare, en amont de la décision du tribunal de commerce, le préfet Combe s’est exprimé par voie de communiqué pour souligner que “l’État suit de près l’évolution de la situation compte tenu des enjeux pour la production fromagère dans le Cantal et la sauvegarde des emplois de Mauriac”. “Cette unité de production assure en effet des débouchés pour les producteurs de lait adhérents à la coopérative mais aussi pour ceux du GIE de Châtaigneraie”, rappelle le représentant de l’État pour qui la disparition de cet outil entraînerait “un affaiblissement certain de la filière fromagère cantalienne”. Et d’appeler une solution qui passe par la préservation de cette unité de production “qui devra être modernisée et rationalisée” ainsi que des emplois qui y sont attachés.

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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