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Bioteos : utiliser des algues pour respirer un air de qualité

Des algues pour dépolluer l'air et des lampes à UV-C pour le stériliser au passage. C'est l'idée que concrétisent aujourd'hui Romain Dhenin et Romain Baheux, deux jeunes ingénieurs installés au pôle Cré'Innov de Villeneuve-d'Ascq.

De gauche à droite : Romain Dhenin et Romain Baheux, cofondateurs de Bioteos.
De gauche à droite : Romain Dhenin et Romain Baheux, cofondateurs de Bioteos.
© Lucie de Gusseme

Tandis que l'imprimante 3D à l'entrée du bureau passe et repasse en silence sur un cylindre noir, une pièce unique en cours de fabrication, un liquide vert foncé glougloute dans de grands bocaux alignés sur l'étagère près de la fenêtre. Entre les deux, une borne d'environ deux mètres de haut, au design digne d'un épisode de Star Trek. Le laboratoire de la start-up nordiste Bioteos a des airs de repaire de savant fou... de biotechnologies. « La borne, c'est juste une maquette. On l'utilise pour les présentations », explique Romain Baheux, d'un ton à la fois posé et enthousiaste. Avec son camarade de promo de Polytech Lille, Romain Dhenin, ils ont fondé Bioteos, une start-up qui mise tout sur les algues. Leur idée phare, la première qu'ils ont choisi de développer parmi une flopée d'autres : dépolluer l'air grâce à la chlorella vulgaris (chlorelle, pour les intimes), une algue aux nombreuses vertus. Premier séduit : le métro de Lille. Actuellement en discussion avec la MEL, un test pourrait voir le jour d'ici la fin de l'année, pour une commercialisation en 2022, avant une version adaptée aux bureaux d'entreprise en 2023.

Cocktail de polluants
« Nous faisons partie d'un marché d'expérimentations de la MEL », détaille Romain Baheux. « Le but est d'installer cela dans une station de métro pour obtenir des données en conditions réelles. C'est probablement l'un des environnements les plus pollués. Ce sera notre baptême du feu », explique-t-il. L'air souterrain renferme, en effet, toutes les joyeusetés de la pollution urbaine : particules fines, oxyde d'azote (NOx), accumulation de CO2 dans les endroits mal ventilés, composés organiques volatiles ou COV (issus des parfums, moquettes, peintures). Sans oublier le virus de la Covid-19 ! « Il a accéléré notre développement », reconnaît Romain Dhenin. « C'est aussi pour cela que nous avons ajouté des rayons ionisants UV-C qui stérilisent l'air. » Niveau conditions de culture, la chlorelle est du genre pas compliquée : « Il lui faut du bullage, un pH relativement neutre, du CO2, de la chaleur et de la lumière », détaille Romain Baheux. La solution imaginée par les deux jeunes ingénieurs se présente sous la forme d'une borne métallique fendue d'une ouverture lumineuse de bas en haut, pour montrer les microalgues dans les tuyaux. « La qualité de l'air, cela reste très abstrait », explique-t-il. « Nous voulions que le processus soit visible par les usagers. » Le système, d'une capacité de 700 m³ d'air par heure, absorbe l'air qui passe par un préfiltre avec une grille pour enlever d'abord les « grosses » poussières. L'air est ensuite dissous dans l'eau avec les algues (elle est changée tous les deux mois). Ces dernières se nourrissent du CO2 et attrapent particules fines, COV et NOx. L'air est enfin stérilisé avec des UV-C, puis relâché. La borne a été dessinée par Axone, un cabinet lillois habitué aux exigences de robustesse du mobilier métropolitain.

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