Aller au contenu principal

Bientôt un milliard de litres de lait bio en France

On dénombrait 3 431 exploitations laitières bio à la fin du mois de décembre 2018. Les 1 000 litres de lait auraient été payés aux éleveurs 476 € l’an passé.

© Bruno Compagnon

Le développement de la production de lait biologique repose sur la conversion de producteurs laitiers conventionnels déjà implantés et non pas sur la création d’ateliers dans de nouveaux territoires. Selon une étude de l’Institut de l’élevage¹, la France s’apprête à produire un milliard de litres de lait en 2020. Plus de 220 000 vaches sont certifiées bio depuis la fin de 2019. Le cheptel de vaches laitières aura ainsi doublé en 6/7 ans. Mais les teneurs en matières utiles du lait bio sont plus faibles qu’en lait conventionnel. « En 2018, le taux butyreux moyen du lait bio s’est établi à 40,8 g/l contre 41,3 g/l pour le lait conventionnel », affirme l’Idele. Quand le taux protéique en bio peine à dépasser 32 g/l alors qu’il se situe aux environs de 33,3 et 33,4 g/l en conventionnel.

Plus de vaches en bio par exploitation
La production de lait bio est très saisonnière alors que la demande de produits laitiers bio est constante toute l’année. « Sur les 843 millions de litres collectés sur douze mois l’an passé, plus de 237 millions de litres, soit un peu plus de 28 % de la collecte annuelle, l’ont été sur les mois d’avril, mai et juin », remarque de son côté FranceAgriMer. Le nombre de vaches détenues dans les élevages bio est proportionnellement plus élevé que dans les fermes en conventionnel car le rendement moyen n’excède pas 5 000 l par vache et par an. Aussi, on dénombre en moyenne 56 vaches laitières dans une ferme bio produisant 275 000 litres de lait par an, contre 67 vaches dans des exploitations en conventionnel (450 000 litres).

Écart de prix
Cependant, la course à l’agrandissement n’épargne pas les élevages bio mais elle est lente car les gains de productivité sont plus faibles qu’en conventionnel. Aussi, les exploitations laitières en conventionnel produisaient 200 000 l de plus de lait qu’un élevage bio en 2019, contre 120 000 litres en 2014. L’an passé, le prix moyen du lait biologique payé aux livreurs, toutes primes et qualités confondues, aurait atteint 476 €/1 000 litres en moyenne et l’écart de prix avec le lait non bio est supérieur à 100 € par 1 000 litres depuis fin 2015. Mais pour inciter les éleveurs à produire plus de lait à la fin de l’automne, le prix des 1 000 litres est plus élevé que celui payé au printemps. Sur l’année, l’amplitude de prix atteint 70 € à 80 €/1 000 l.

Changement d’échelle
Les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire sont les deux poids lourds de la collecte nationale de lait bio. « Avec respectivement 176 et 172 millions de litres de lait biologique livrés en 2018, elles ont fourni 41 % de la collecte nationale », note l’Institut de l’élevage. La région Bretagne comptait 671 sur 3 431 exploitations bio en décembre 2018 (derniers chiffres connus). Elle devance la région Auvergne-Rhône-Alpes (639 exploitations bio) et les Pays-de-la-Loire. Depuis 2015, la filière de lait bio a changé d’échelle. Après deux campagnes timides dans les années 1990 et au début 2000, la troisième vague de conversion observée depuis 2016 a été soutenue par des aides PAC abondantes, lorsque la crise du lait est survenue après la fin des quotas.
« Arrivées à échéance à partir de la fin de l’année 2017 puis tout au long de 2018, ces conversions ont conduit à une hausse sans précédent de la collecte laitière sur la période : +70 millions de litres (+11 %) en 2017/2016, puis +210 millions de litres (+33 %) en 2018/2017, une vitesse de progression jamais atteinte par le passé et qui témoigne d’un changement de dimension de la filière qui pèse alors près de 850 millions de litres ! », analyse l’Idele.

1. « Les filières laitières biologiques françaises » (dossier N° 508)

Les plus lus

taillage de haie à l'épareuse
Taille des haies : dérogation possible jusqu'au 31 mars

Mise à jour 17/03/2025 : Une dérogation départementale a été accordée par la Préfète. Aucune démarche n'est nécessaire jusqu'…

Un cheval comtois et ses deux propriétaires
La race comtoise, le dada de Gilles Bonnet et Stéphanie Chauvet

Maïka du Chausse, pouliche de 3 ans, née en Haute-Loire et élevée à Arpajon-sur-Cère, va concourir pour la première fois au…

Christine Valentin, présidente de la chambre d'agriculture
Lettre ouverte de Christine Valentin

La Canourgue, le dimanche 9 mars 2025.

Mesdames, Messieurs,
Dans un contexte inédit, c’est avec beaucoup de…

Salon de l'agriculture : Qui sont les champions du concours charolais ?

Le Concours Général Agricole qui réunissait le gratin de la race bovine charolaise s’est déroulé, le dimanche 23 février…

Sammie, le défi textile ambitieux de la traileuse cantalienne Noémie Goyer

À tout juste 25 ans, Noémie Goyer, enfant de la Châtaigneraie, est non seulement une spécialiste confirmée du running et du…

Une pharmacienne, devant sa pharmacie.
Du quiproquo au coup de foudre : parcours singulier d’une pharmacienne en milieu rural

Le parcours de Margaux Degrelle est celui d’une femme audacieuse, qui transforme les imprévus  en opportunités. Elle a su…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière