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AOC d’Auvergne : l’accord de la raison

À l’issue de négociations difficiles associant les acteurs des quatre filières AOC d’Auvergne, un accord a été conclu sur la valorisation du lait transformé en appellation.

Jamais des négociations n’avaient réuni toutes les composantes des quatre AOC d’Auvergne.
Jamais des négociations n’avaient réuni toutes les composantes des quatre AOC d’Auvergne.
© Photo montage

Ce 28 janvier 2009 aurait pu être qualifié d’historique : pour la première fois de leur histoire en effet, l’ensemble des composantes des filières AOC d’Auvergne (à l’exception du salers, AOC 100 % fermière) entérinait un accord portant sur la valorisation du lait transformé en fromages d’appellation d’origine. Mais pour les représentants des producteurs, si cet accord, obtenu au terme de quatre jours et 50 heures d’intenses négociations sous la médiation du préfet Paul Mourier,  est à saluer, c’est loin d’être l’euphorie. “Nous considérons que c’est un accord difficile : le complément de prix de 30 euros pour 1 000 litres pour le lait transformé en AOC que nous avons acté ne permet pas d’atteindre un prix rémunérateur, à la hauteur des efforts appelés aux producteurs”. Le ton du président du Cif, Michel Lacoste, portant lundi soir la voix des producteurs lors d’une conférence de presse convoquée par le préfet, en dit long sur le goût d’inachevé ressenti au sein du collège producteurs.

Une première marche
Pour Chantal Cor, présidente de la section laitière de la FDSEA, qui depuis de longs mois militait aux côtés des Jeunes agriculteurs pour une plus-value à hauteur de 70 euros/1 000 litres, “on paie là la mauvaise valorisation des AOC d’Auvergne”. Le blocage des entreprises pour aller vers une valorisation plus importante serait pour les producteurs “la résultante d’un prix consommateur et départ usine qui ne reflète pas la qualité de nos produits”. Dans ces conditions, pourquoi avoir donné un aval à cet accord ?  “Si on était resté sur un constat d’échec, explique Chantal Cor, le préfet et l’INAO auraient quand même envoyé les déclarations d’intention aux producteurs. On prenait alors le risque de mettre à mal l’interprofession, en laissant les entreprises appliquer chacune leur prix et en sortant le collège producteurs des filières”. Une voie dans laquelle les producteurs auraient eu sans doute beaucoup plus à perdre. Alors, Michel Lacoste préfère relever les points du compromis porteurs d’espoir : à commencer par un accord englobant l’ensemble des quatre AOC auvergnates. Des fromages d’appellation pour lesquels l’objectif d’un complément de prix de 70 e/1 000 l est clairement affiché par tous les acteurs au plus tard en 2015. “Surtout, nous pensons pouvoir désormais construire une nouvelle organisation économique garante d’équité tant du côté de la participation des entreprises que du retour aux producteurs”, insiste M. Lacoste. Déjà Chantal Cor prévient : “La pire des choses serait de s’arrêter à cette première marche. Cet accord n’était vraiment pas une fin en soi, mais une étape nécessaire pour aller plus loin”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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