« 27 propositions pour une Europe agricole »
À l’occasion des élections européennes, qui se dérouleront du 6 au 9 juin dans toute l’Europe, le réseau des chambres d’agriculture France a publié 27 propositions « concrètes visant à remettre la production au cœur de la politique agricole européenne ».
À l’occasion des élections européennes, qui se dérouleront du 6 au 9 juin dans toute l’Europe, le réseau des chambres d’agriculture France a publié 27 propositions « concrètes visant à remettre la production au cœur de la politique agricole européenne ».
Seize pages pour un programme détaillé disponible sur le site de Chambres d’agriculture France : le réseau a soigné sa copie. « Dans un contexte de crise agricole inédite par son ampleur dans toute l’Europe, les chambres d’agriculture tiennent à apporter leur expertise technique pour éclairer les débats qui façonneront la prochaine mandature du Parlement européen et de la Commission européenne », expliquent-ils en introduction. Un vote européen qui sera tout aussi déterminant pour façonner l’avenir de l’agriculture.
Publié le 21 mai, ce document souhaite servir un objectif : « redonner une vocation productrice à l’agriculture en Europe, selon trois axes : produire, protéger et accompagner ».
Un rôle d’expertise
Rappelant son rôle de « représentante des intérêts de l’agriculture française », qui « exerce une action d’influence auprès des instances européennes », le réseau Chambres d’agriculture France « contribue à des projets de développement agricole et rural dans des pays partenaires et identifie des marges de manœuvre au niveau international ». Ses actions se découpent en plusieurs niveaux : rôle d’information et d’anticipation sur l’actualité européenne et internationale, réponse à des consultations des instances de l’Europe, élaboration de propositions sur les sujets touchant à l’activité agricole, etc. « Nous attendons de l’Union européenne qu’elle s’investisse pleinement dans le développement agricole pour exploiter le plein potentiel de la Ferme Europe. Cet accompagnement passe par un soutien à l’installation et à la transmission, par le développement de l’innovation, de l’expérimentation et du conseil, et par un accompagnement à la transition, en particulier face au changement climatique », a indiqué le réseau en présentant ses propositions par les voix de Sébastien Windsor, son président, et Luc Servant, le vice-président de Chambres d’agriculture France.
Les 27 propositions balaient un large spectre, tant économique que sociétale. Pour la partie production, par exemple, les propositions vont de « la sanctuarisation du budget de la Pac », à « la flexibilisation des normes calendaires pour s’adapter aux réalités agronomiques », ou encore « l’arrêt de la sur-réglementation », ainsi que « l’investissement pour l’avenir de la filière élevage ». « Stratégique pour l’Union européenne, le secteur agricole fait aujourd’hui face à une incertitude sur son avenir en raison de l’absence d’orientation stratégique, d’une diminution du nombre d’actifs et des difficultés à assurer le revenu des agriculteurs. La Pac, qui est au cœur de la construction européenne, doit renouer avec ses ambitions fondamentales : soutenir et développer l’agriculture européenne, garantir la sécurité alimentaire du continent et assurer le niveau de vie de la population agricole », rappelle le réseau.
Une protection de la population agricole sur laquelle s’est aussi penché le réseau en proposant de « garantir le revenu des agriculteurs », « fixer des règles strictes pour les accords de libre-échange », ou encore de « renforcer la transparence dans l’étiquetage des produits alimentaires ». « Depuis les réformes de la Pac, et depuis la crise économique et financière de 2008, les revenus agricoles, beaucoup plus dépendants de la variation des prix sur les marchés, sont devenus plus volatils, ce qui rend la prise de décision incertaine. Certains secteurs agricoles sont par ailleurs fortement dépendants des aides Pac. Il y a nécessité à garantir les revenus pour sécuriser les performances économiques des exploitations et attirer des jeunes dans le métier », souligne le réseau.
La transmission et l’installation sont deux des préoccupations du monde agricole qui appellent de leurs vœux un véritable accompagnement sur ces sujets et d’autres pour assurer l’avenir de la filière. « Soutenir le renouvellement des générations », « accompagner les agriculteurs face au changement climatique », « rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs », ou « limiter le financement du développement rural par la Pac aux seuls projets liés à l’agriculture » sont ainsi proposés par le réseau aux futurs élus européens.
« Pour faire face aux crises économique, sociale et climatique que traverse l’agriculture européenne, il est urgent de réinventer le développement agricole. L’Union européenne soutient des projets de recherche et d’innovation à court terme, mais ne finance pas les outils permettant un transfert efficace des résultats vers les exploitations agricoles. Pour que la recherche bénéficie réellement aux exploitations, il est crucial de déployer et de renforcer l’accompagnement des agriculteurs à toutes les étapes de leur carrière, dans tous les pays de l’Union européenne, afin de permettre la montée en compétences technique des agriculteurs, de favoriser l’autonomie et la rentabilité des systèmes et d’assurer le renouvellement des générations. », a rappelé Chambres d’agriculture France, qui espère que les futurs élus sauront s’emparer de ces propositions pour améliorer durablement les métiers de l’agriculture.