2008, année agricole de tous les déboires, 2009 s’ouvre sur une note d’espoir
L’année 2008 a vu alterner les plus grands paradoxes : malgré une agriculture remise au cœur de la question alimentaire, les revenus de l’élevage sont au plus bas.
Si les experts s’accordent à prédire une année 2009 bien sombre, difficile pour l’agriculture cantalienne de faire pire qu’en 2008. Et pour cause : si les autres pans de l’économie commencent seulement à sentir les effets d’une crise enfantée par les spéculations d’apprentis sorciers financiers à l’appétit insatiable, l’élevage a eu le - triste - privilège d’encaisser coup sur coup des foudres sanitaires de la FCO et les désordres commerciaux liés à la fermeture de son débouché historique, le marché italien, sans compter la flambée des cours des matières premières (céréales et pétrole notamment).
L’élevage en marche
Porcs, agneaux, lapins, broutards, aucune production n’aura été épargnée, à l’exception, toute relative, des producteurs de lait qui ont eux expérimenté bien malgré eux les affres de la volatilité des marchés. Avec, d’abord, une envolée du prix du lait début 2008, vite consommée par leurs charges, puis l’effondrement des cours au dernier trimestre. D’ailleurs, les prévisions des revenus 2008 publiées il y a peu concluent à la dégringolade des revenus des éleveurs de bovins allaitants, qui, avec à peine plus de 10 000 euros annuels, sont plus que jamais solidaires de leurs homologues moutonniers. Voilà pour le côté pile. Mais l’année 2008 aura aussi - et peut-être surtout - été celle d’une croisade entamée par l’élevage du Grand massif central, pour rétablir, à l’occasion du bilan de santé de la Pac, une certaine justice communautaire. Le 16 septembre 2008 restera ainsi dans les mémoires syndicales avec près de 20 000 éleveurs dans les rues de Clermont-Ferrand, venus réclamer un soutien économique à l’élevage à l’herbe, des mesures pérennes pour sauver l’élevage ovin et un appui spécifique à la production laitière en zone de montagne. Pour autant, la détermination des responsables du Massif central et des Cantaliens ne s’arrêtera pas en si bon chemin, les derniers mois de 2008 ayant été ceux d’un activisme de tous les instants, aussi bien dans les cabinets de la rue de Varenne, que sur le terrain départemental. Un lobbying et une pression qui au final auront été payants : rares sont ceux qui, au sein même de la profession, auraient prédit un an plus tôt les termes du compromis européen décroché par le ministre Barnier, particulièrement sensible à la cause des éleveurs du Massif central. “Tout devient possible”, commentaient dans la foulée les initiateurs du rassemblement de Clermont-Ferrand. Les prochaines semaines diront si l’histoire agricole française retiendra 2008 comme l’année de ce qu’on pourrait bien appeler la revanche de l’élevage.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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