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AVP Nord Cantal
20 ans d’émulation et de solidarité pour les producteurs de la viande au pays

La contractualisation entre douze producteurs du nord-Cantal et le magasin Carrefour de Mauriac permet tout à la fois de valoriser l’élevage local, tout en incluant un volet social. 

Suite à l’assemblée générale, les producteurs et leur distributeur ont remis un chèque à l’association Arc-en-Ciel.  
© Renaud Saint-André

Vingt ans déjà ! Le 19 octobre, l’Association viande au pays (AVP), présidée par Géraud Fruiquière de Drugeac, a célébré deux décennies d’existence, lors de son assemblée générale dans la salle de la com com du pays de Salers. Chacun des douze producteurs issus du nord Cantal livre chaque année entre 5 et 20 génisses croisées au supermarché Carrefour de Mauriac. Un modèle de contractualisation qui assure stabilité et transparence pour tous. 

Le prix moyen a doublé 

Avec déjà 89 animaux abattus au 17 octobre, la centaine de bêtes livrées chaque année devrait être dépassée en 2024. Les producteurs bénéficient d’une valorisation croissante, en accord avec la loi Egalim : le prix moyen de la génisse est passé de 1 400 € en 2004 à 2 780 € aujourd’hui.  Anthony Corbeau, directeur de Carrefour Mauriac depuis 2020, a tenu à pérenniser cette démarche qui existait avant son arrivée et qu’il a souhaité renforcer. 

“Ce partenariat apporte entière satisfaction, tant à notre dizaine de bouchers qu’aux consommateurs” Anthony Corbeau, directeur du magasin Carrefour de Mauriac 

La satisfaction se reflète aussi chez les producteurs. Dans la démarche depuis ses débuts, Daniel Fruquière, de Saint-Paul-de-Salers, livre six bêtes par an. “Nous avons une visibilité sur le calendrier et les prix, ce qui est rassurant”, témoigne-t-il. L’éleveur souligne aussi l’émulation entre éleveurs : “J’avais l’impression d’avoir bien progressé en poids, passant de 360 ​​à 385 kg/carcasse, mais je vois que je dois pouvoir faire mieux, la moyenne dépassant les 400 kg.” Démonstration que ce climat de saine compétition pousse chacun à améliorer ses pratiques et la qualité de ses productions, au profit de la rémunération. 
L’AVP veille également à la formation de ses membres,  par exemple sur le calcul des coûts  de production, ou encore le choix des animaux au stade de velle.  En outre, l’association reste ouverte à de nouveaux adhérents du territoire pour garantir sa pertinence. Ainsi, une jeune agricultrice de Sourniac doit prochainement rejoindre le groupe, illustrant le nécessaire renouvellement des générations. Par souci de qualité, d’homogénéité, mais aussi d’économie , il est envisagé l’achat en commun d’un aliment sélectionné. 
 


6500€ POUR LE PETIT JULES

En plus de l’aspect commercial, une dimension solidaire anime l’AVP. Sur une idée d’Anthony Corbeau, un marché de producteurs, organisé à deux reprises durant l’été, permet de collecter des fonds (restauration et buvette) , dont une partie est destinée à une caisse de solidarité pour les adhérents de l’AVP, en cas de coup dur ou d’imprévu.  
“C’est plus qu’une simple contrat commercial. Quand j’ai vu que des animaux pour diverses raisons étaient saisies et représentait une perte sèche pour les éleveurs fournisseurs, j’ai eu l’idée de créer cette animation dont les bénéfices alimentent pour moitié une caisse solidaire pour les adhérents d’AVP. L’autre moitié servant à financer une noble cause liée aux enfants.” Après les pupilles des sapeurs pompiers du Cantal, puis Valentin, un petit Sanflorain victime de deux AVC à la naissance, c’est cette année les parents du petit Jules, un jeune Jussacois polyhandicapé, atteint d’une maladie génétique qui provoque un retard moteur, des difficultés à se tenir assis sans appui, des mouvements incontrôlés, une alimentation par sonde gastrique, des troubles du langage, alors que son développement mental est bon. 
Mais il faut du matériel particulier pour faciliter son éducation et le quotidien de ses proches (sa maman a cessé de travailler pour s’en occuper à temps plein). Une situation décrite sur la page Facebook “des sourires pour Jules” et qui a donné envie de soutenir cette cause, après une rencontre avec les parents. Comme pour les années précédentes, un partenariat est conclu avec l’association Arc-en-Ciel qui reçoit les dons et achète le matériel nécessaire qui sera remis à sa famille, pour le bien-être de l’enfant. Sa présidente, Camille Maurel, a révélé que les 6 500 € récoltés cette année(1) participeront à un aménagement de salle de bain et à l’achat d’une tablette pour ses apprentissages, commandée par le regard et d’une valeur 7 000 €(2). 
“Pouvoir aider donne du sens à ce que l’on fait”, remarque le président d’AVP, Géraud Fruiquière. 

(1) Et donc autant pour abonder la caisse solidaire des éleveurs.  
(2) Opéré à Montpellier pour une laryngomalacie la veille de la remise de chèque, le petit Jules et ses parents ne pouvaient être présents. 
 

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