1940-1942, de la défaite à la Révolution
Pour le 80e anniversaire de la Libération, L’union du Cantal propose chaque samedi
du mois de juin de vous plonger dans le fil de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale dans le Cantal.
Pour le 80e anniversaire de la Libération, L’union du Cantal propose chaque samedi
du mois de juin de vous plonger dans le fil de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale dans le Cantal.
À la signature de l’armistice en juin 1940, après deux mois de combat, le Cantal ne connaît de la guerre que le sort de ses prisonniers captifs du vainqueur, l’afflux des réfugiés (près de 70 000) fuyant les zones de combats du nord de la France, de Belgique et du Luxembourg. Les Sanflorains découvrent le repli épars des unités de l’armée française comme de l’état-major de la 4e armée, arrivé en ville le 19 juin. Deux jours plus tard, la Wehrmacht investit triomphalement la place de Jaude à Clermont-Ferrand.
Des “Boches”, il faudra attendre le 11 novembre 1942 et l’invasion de la zone “libre” pour les voir passer en direction de la Méditerranée et installer une garnison à Aurillac.
Cependant, dès 1940, la défaite, les mesures prises par l’État français incarné par le Maréchal Pétain, ne sont pas acceptées par tous. À Aurillac et dans les principales villes du département, une partie de la bourgeoisie va réagir. La classe ouvrière s’engage elle aussi dans la Résistance qui, pour l’heure, se limite à des graffitis dans les rues de la préfecture et la distribution de tracts. Peu présents dans le département, les communistes sont en position délicate vis-à-vis de la ligne dictée par Moscou “de ne pas bouger” suite au pacte germano-soviétique (23 août 1939 - 22 juin 1941). L’organisation de cette première résistance s’appuie sur les relations professionnelles à l’exemple des professions de santé, des enseignants, des Postes, des fonctionnaires mais aussi des cercles sportifs ou simplement familiaux… À l’initiative de quelques-uns, de nombreux réseaux comme Franc-Tireur, Combat, l’ORA… permettront au fil des mois d’élargir les cercles de l’engagement. Ils participeront en 1943 à la création des Mouvements Unis de la Résistance.
Le soulagement de l’armistice
Dans les campagnes, l’armistice de juin 1940 est accueilli comme un soulagement. Il va éviter une nouvelle saignée du monde paysan. Celui-ci représente 70 % des 8 157 morts officiellement référencés de la Grande Guerre de 1914-1918 pour le département. Certaines communes ont perdu 10 % de leur population. Pétain est perçu comme l’homme de la situation pour éviter une nouvelle boucherie.
L’État français marque sa présence par quelques visites de ministres comme Lamirand, ministre de la Jeunesse, l’installation de chantiers de Jeunesse dans cette Haute Auvergne qui, dans une France réduite à peau de chagrin, pourrait répondre à la devise “Travail, Famille, Patrie”.
La Révolution nationale s’incarne aussi dans le Cantal par les Groupements des travailleurs extérieurs où sont regroupés les Républicains espagnols réfugiés en France depuis 1938-39 mais, aussi, des communistes jugés comme dangereux. C’est aussi en application des lois anti-juives, l’organisation de rafles fin août 1942 et en février-mars 1943 visant les juifs étrangers. Ils sont sur les deux périodes près de 60 arrêtés dans le département, envoyés au camp de Gurs dans les Pyrénées avant d’être exterminés au camp de Majdanek, en Pologne.